Deux ressortissants moldaves soupçonnés d’avoir tagué six cercueils et des inscriptions mentionnant l’Ukraine sur la façade du quotidien Le Figaro, ont été maintenus en détention ce mardi. Incarcérés depuis fin juin, la cour d'appel de Paris a rejeté hier le recours de leurs avocats.
Les suspects maintenus en détention. Mis en examen et incarcérés le samedi 22 juin dernier, deux Moldaves soupçonnés d'avoir tagué à Paris des cercueils accompagnés d'une mention à l'Ukraine ont été maintenus en détention.
Ce lundi, la cour d'appel de Paris a rejeté le recours de leurs avocats, a indiqué une source judiciaire à nos confrères de l'AFP.
Pour rappel, les deux mis en cause auraient illégalement dessiné les symboles sur les bureaux parisiens de la rédaction du Figaro, quelques jours après ceux des locaux de l'AFP. «Les deux individus ont été mis en examen pour dégradations et participation à (une) entreprise de démoralisation de l'armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix», avait détaillé une source judiciaire.
FLASH - #Paris : Deux personnes ont été interpellées après des #tags de cercueil.
Les faits se sont déroulés la nuit dernière, sur les murs d'un immeuble du journal Le Figaro. Les #suspects ont déclaré avoir été payés pour réaliser ces dégradations. (BFMTV) #Paris9 pic.twitter.com/gikWr44Zx0— FLASH INFO Ile-de-France (@info_Paris_IDF) June 20, 2024
Les infractions commises ont été retenues par le parquet de Paris lors de l’ouverture d’une information judiciaire. Initialement, l’enquête avait été ouverte pour dégradation en réunion et association de malfaiteurs. «Ils ont été placés en détention provisoire», avait ajouté cette source. Les deux hommes, en possession de passeports moldaves, avaient été arrêtés dans la nuit de jeudi 20 à vendredi 21 juin.
Des tags similaires sur la façade de l’AFP quelques jours plus tôt
Les cercueils tagués au pochoir et à la peinture rouge étaient accompagnés d’inscriptions «Stop the Death, Mriya, Ukraine» sur la façade du Figaro. En ukrainien, «mriya» signifie «rêve». Quelques jours plus tôt, la façade de l’AFP avait elle aussi été prise d’assaut. Six visuels identiques avaient été trouvés jeudi 20 juin au matin sur la façade de l’Agence France-Presse, située non loin du Figaro. Lors de leurs premières déclarations rapportées par une source proche du dossier, les deux Moldaves ont affirmé avoir été payés une centaine d’euros pour réaliser ces tags.
L'affaire avait fait réagir le ministre moldave des Affaires étrangères, Mihai Popsoi, qui a pointé du doigt Moscou : «Nous condamnons fermement les tactiques hybrides de la Russie en France consistant à impliquer des citoyens de Moldavie dans des actes de vandalisme et d'incitation à la haine», a-t-il réagi sur X.
We firmly condemn the hybrid tactics in by involving citizens of in acts of vandalism and instigation to hate.This is also done to discredit the. We call on Moldovan citizens to be vigilant and not to allow themselves to be manipulated to the detriment of our country.
— Mihai Popșoi (@MihaiPopsoi) June 22, 2024
Les façades parisiennes comme moyen d’expression
Par ailleurs, une enquête distincte pour dégradation en réunion et association de malfaiteurs a été confiée à la sûreté territoriale après la découverte de tags réalisés au pochoir et à la peinture noire représentant des avions Mirage en forme de cercueils mardi 18 juin dernier. Ce n’est pas tout. Ces tags étaient accompagnés de l'inscription «Des Mirage pour l'Ukraine», apposés sur des façades dans trois arrondissements parisiens.
Des affichettes comparables avaient déjà été découvertes lundi 17 juin dernier au pied du siège de l'AFP. Les tags font écho à plusieurs autres affaires récentes, dont certaines ont connu un fort retentissement médiatique, en lien avec la guerre en Ukraine et entre le Hamas et Israël.