Dans une récente interview, un ancien responsable de la sécurité de Vladimir Poutine est revenu sur l'état de santé du président russe, qu'il a décrit comme «isolé» et «inquiet».
Un témoignage rare venu de l'intérieur de l'entourage professionnel du président Vladimir Poutine. Dans une interview accordée au média Dossier Center ce mercredi 5 février, Gleb Karakoulov, un ancien responsable de la sécurité du président de la Fédération de Russie a expliqué sa fuite en Turquie, et a décrit Vladimir Poutine comme quelqu'un d'isolé et de paranoïaque.
«Il a simplement peur»
Dans ce long entretien, Gleb Karakoulov, l'officier du service de sécurité (FSO) du président russe spécialisé dans les communications, a confié avoir constaté le côté paranoïaque de Vladimir Poutine à diverses reprises, notamment lors de ses déplacements à l'étranger. «Lorsque nous étions dans les locaux de l'ambassade de Russie au Kazakhstan, alors que par le passé nous installions des communications au bureau de l'ambassadeur ou dans la salle d'interphone, en octobre, nous avons installé une autre ligne dans un abri anti-aérien» a indiqué l'ingénieur, qui rappelle que la sécurité est garantie par le pays hôte. «C'est une sorte de paranoïa. Vous êtes sur le sol d'un autre État. L'État est l'organisateur du sommet, assurant toute la sécurité. Le territoire de l'ambassade lui-même est également gardé», poursuit-il avant d'estimer que Vladimir Poutine «a simplement peur».
D'ailleurs, l'ancien du FSO a confié que la plupart du temps, le président de la Fédération de Russie restait enfermé. «Nous avons toujours un président qui s'isole. Nous devons observer une quarantaine stricte pendant deux semaines avant tout événement, même ceux qui durent de 15 à 20 minutes».
Cette crainte ambiante se vérifie dans d'autres décisions établies afin d'approcher le président russe, notamment depuis le début de l'épidémie de Covid-19. «Tout le monde a été obligé de se faire vacciner. Tout le monde subit des examens de santé, surveille sa santé et passe des tests réguliers. Je sais que tous les assistants du président passent des tests PCR plusieurs fois par jour. Je ne sais pas pourquoi, il est probablement juste inquiet pour sa santé», poursuit Gleb Karakoulov.
Un état de santé incertain
Et sur ce point, le témoignage de l'agent du FOS qui a quitté la Russie, profitant d'un déplacement officiel de Vladimir Poutine à Astana, la capitale du Kazakhstan, pour fuire avec sa famille jusqu'en Turquie, avance également avoir remarqué un changement auprès du président.
«Je peux vous dire que j'ai fait de nombreux voyages d'affaires avec lui, et il a fait beaucoup de voyages avant 2020. Après cela, il est resté dans son bunker et n'a peut-être fait qu'un, maximum, trois voyages d'affaires par an. Étant donné qu'il y avait eu de nombreux voyages d'affaires, seulement un ou deux ont été annulés en raison de son état de santé», précise-t-il. Pour autant, Gleb Karakoulov n'a pas été en mesure de confirmer l'information selon laquelle Vladimir Poutine souffrirait d'un cancer en phase terminale, de nouveau annoncé il y a quelques jours par le directeur du renseignement militaire ukrainien. Il a répondu sur ce point en s'appuyant sur ce qu'il avait vu : «il est en meilleure santé que beaucoup d'autres personnes de son âge. Il a des visites médicales annuelles. Normalement, ses examens ont lieu à la fin de l'été ou au début de l'automne. Cette année, c'était en avril».
un train spécial
L'ancien responsable de la sécurité de Vladimir Poutine a dévoilé certaines habitudes prises par le président après l'invasion de l'Ukraine, et au conflit armé. En effet, Gleb Karakoulov a confié que celui qui est surnommé «le patron» par ses anciens collègues ne se déplaçait plus qu'à bord d'un train blindé, non reconnaissable.
«En 2014-2015, nous avons commencé à équiper ce train, qui ressemble à un train ordinaire, c'est-à-dire comme tous les autres des chemins de fer russes, gris avec une bande rouge. Les gars (agents de la FSO) ont dit que Vladimir Poutine ne voyageait presque exclusivement qu'avec ce train spécial depuis août ou octobre 2021, qui ne peut pas être mis sous surveillance», a expliqué Gleb Karakoulov.
Enfin, l'ancien ingénieur du département des communications présidentielles au sein de la FSO a révélé que Vladimir Poutine n'utilisait «ni internet, ni de téléphones portables,» même en voyage d'affaires.