Emmanuel Macron s'est rendu ce mercredi 1er mars en Afrique pour une tournée diplomatique qui le mènera au Gabon, en Angola, au Congo-Brazzaville puis en RDC. Moins d'un an après son dernier voyage sur le continent, le président est confronté à de nombreux défis, entre enjeux climatiques et déclin de l'influence française.
Il en a fait sa priorité diplomatique. Ce mercredi 1er mars, Emmanuel Macron retrouve l'Afrique, moins d'un an après sa dernière tournée sur le continent l'été dernier.
Le voyage du chef de l'Etat commence à Libreville, au Gabon, où il participera jusqu'à jeudi au One Forest Summit consacré à la préservation et à la valorisation des forêts du bassin du fleuve Congo.
La visite s'annonce délicate dans un pays où l'opposition accuse Emmanuel Macron d'«adouber» le président Ali Bongo, élu dans des conditions controversées en 2016 et probable candidat à sa réélection cette année.
des pays sous tensions
Emmanuel Macron, qui souhaite intensifier les relations avec les pays anglophones et lusophones (où l'on parle portugais, NDLR) du continent, se rendra ensuite à Luanda, capitale de l'Angola, le 2 mars, afin de lancer un partenariat de production en matière agricole.
Il poursuivra sa tournée à Brazzaville, au Congo, le 2 mars, puis en République Démocratique du Congo, les 3 et 4 mars. A Kinshasa, le déplacement sera consacré à «l'approfondissement de la relation franco-congolaise dans les domaines de l’éducation, de la santé, la recherche, la culture et de la défense», a indiqué la présidence française.
Là aussi, la visite pourrait être houleuse. Alors qu'un conflit déchire l'est de la RDC, certains congolais accusent la France de soutenir le Rwanda, qui, selon l'ONU, arme les rebelles du groupe «M23». Avant la visite d'Emmanuel Macron, quelques dizaines de jeunes manifestants ont défilé mercredi aux cris de «Macron assassin, Poutine au secours».
déclin de l'influence française
Cette tournée intervient alors que l'influence de la France est bousculée en Afrique, concurrencée par la Russie qui s'appuie sur un sentiment anti-français dans la population. L'an dernier, l'armée française a été chassée du Mali par la junte au pouvoir, qui s'est adjointe les services du groupe paramilitaire russe Wagner. Même situation au Burkina Faso, où les militaires ont mis fin à l'accord militaire entre Paris et Ouagadougou.
Lundi, lors d'un discours consacré au nouveau «partenariat Afrique-France», Emmanuel Macron a annoncé une «diminution visible» des effectifs français en Afrique «dans les prochains mois» ainsi qu'une «montée en puissance dans (les bases militaires françaises) de nos partenaires africains».
Le président, qui s'attache depuis son élection à créer une relation nouvelle avec le continent africain, a martelé que «l'Afrique n'est pas un pré carré» ni un terrain de «compétition» entre puissances.
tourner la page de l'histoire
Emmanuel Macron dit vouloir désormais s'appuyer sur la société civile et les diasporas africaines pour tourner la page de la «Françafrique», terme désignant une période où la France exerçait une forte influence politique sur ses anciennes colonies.
En juillet 2022, le président de la République avait effectué une tournée au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Pointant la guerre en Ukraine, il avait alors accusé la Russie d'être «l'une des dernières puissances impériales coloniales» et de mener une nouvelle forme de «guerre hybride» dans le monde.
Nombre de pays du Sud, notamment africains, soucieux de préserver leurs intérêts et considérant que cette guerre n'est pas la leur, ont refusé de prendre position sur l'offensive russe menée depuis maintenant un an en Ukraine.