Des millions de vies ont été bouleversées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022. Civils et soldats tués, maisons détruites, familles séparées, millions de personnes contraintes à l'exode... Le conflit russo-ukrainien a semé la désolation dans le pays, mais Kiev continue de résister à l'envahisseur. Retour en 20 photos sur douze mois de guerre en Ukraine.
Le déclenchement de l'invasion russe
©Ukrainian Border Guard Commitee/AFP
Publiée par l'Ukraine le 24 février, cette image de vidéosurveillance documente l'entrée de véhicules militaires russes, certains barrés de la lettre «Z», franchissant le poste de contrôle frontalier d'Armyansk, situé entre l'Ukraine et la Crimée, une région ukrainienne annexée en 2014. Ce jour-là à l'aube, le président russe Vladimir Poutine a lancé une «opération militaire spéciale» pour «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine. Appuyée par des frappes aériennes, cette offensive militaire à grande échelle s'est déployée au nord, à l'est et au sud du territoire ukrainien.
les premiers morts dans les combats
© Maksim LEVIN/REUTERS
Le corps d'un soldat vêtu d'un uniforme sans signe distinctif, qui selon l'armée ukrainienne est celui d'un militaire russe tué au combat, gît sur une route située à l'extérieur de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 24 février.
olena kurilo : le visage du conflit
©Aris MESSINIS/AFP
Choquée et blessée dans le bombardement de sa maison à Tchouhouï, près de Kharkiv, l'Ukrainienne Olena Kurilo, avec son visage couvert de sang et de pansements, est devenu le symbole de l'attaque russe menée sur son pays. «Jamais, sous aucune condition, je ne me soumettrai à Poutine, je préfère mourir», a-t-elle déclaré ce jour-là. L'enseignante de 55 ans a été photographiée le 24 février, à sa sortie de l'hôpital. Cette image de guerre iconique a fait le tour du monde, faisant la une de la presse internationale.
l'entrée en résistance du peuple ukrainien
©Viacheslav RATYNSKYI/REUTERS
Alors que l'offensive russe se poursuit en territoire ukrainien, la résistance s'organise. Un habitant de Jytomyr s'entraîne à lancer des cocktails Molotov pour défendre sa ville, située à un carrefour stratégique à l'ouest de Kiev, le 1er mars.
le temps des adieux
©Kai PFAFFENHACH/REUTERS
Le 9 mars à la gare de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, Olga embrasse et dit au revoir à son petit ami Vlodomyr mobilisé dans l'armée ukrainienne, avant qu'il ne rejoigne son unité qui doit être déployée sur la ligne de front.
des bombardements impitoyables
©Gleb GARANICH/REUTERS
Blessé suite aux bombardements de son quartier, un habitant de Kiev est pris en charge par des membres des secours, le 14 mars.
L'EXode massif des ukrainiens
©Clodagh KILCOYNE/REUTERS
Une larme coule sur la joue d'une jeune femme assise dans un bus, qui fuit l'Ukraine pour se réfugier en Roumanie, au poste frontalier roumain de Siret, le 16 mars. Les combats et les frappes massives d'artillerie et de missiles sur les grandes villes ukrainiennes ont provoqué le plus grand déplacement de populations depuis 1945. Selon l'ONU, près de 8 millions d'Ukrainiens, soit environ 20 % de la population d'avant-guerre, a fui à l'étranger pour des raisons de sécurité, tandis que 6,5 millions d'autres restent des déplacés à l'intérieur du pays.
l'entraide et la solidarité à l'abri des missiles
©Thomas PETER/REUTERS
Des personnes reçoivent de la nourriture distribuée par des volontaires, dans une station de métro transformée en abri, à Kharkiv, le 24 mars.
iryna filkina : le symbole des civils tués à boutcha
©Zohra BENSEMRA/REUTERS
Emergeant de la manche d'une veste bleue et tâchée de terre, la main d'Iryna Filkina, une Ukrainienne tuée par les soldats russes a été photographiée dans une rue de Boutcha, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, le 2 avril. Cette mère de famille de 52 ans rentrait chez elle à vélo quand elle a été abattue par l'armée russe, le 5 mars. La scène, glaçante, a été tournée par un drone placé à proximité. Mais c'est en voyant sur les réseaux sociaux le cliché abondamment partagé de cette main manucurée de rouge à l'exception de l'ongle de l'annulaire orné d'un cœur violet, que sa fille réfugiée en Pologne, a reconnu aussitôt le corps de sa mère, permettant son identification.
Publiée dans le monde entier, cette effroyable et terrible photo est devenue l'une des images les plus emblématiques du massacre de civils commis à Boutcha, ville que les troupes de Moscou ont occupée durant un mois avant leur repli début avril.
des scènes d'horreur à boutcha
©Zohra BENSEMRA/REUTERS
Une autre photo emblématique des horreurs subies par la population civile à Boutcha. Celle-ci a été faite le lendemain, le 3 avril, par la même photographe. Sur cette image se trouve au premier plan un corps aux mains liées dans le dos par un tissu blanc qui gît au sol, et au second plan, un autre cadavre qui se tient face contre terre. Au total, ce sont vingt corps de civils exécutés qui ont été découverts dans cette rue de Boutcha.
Soulevant l'indignation internationale, le massacre de Boutcha a débouché sur l'ouverture d'une enquête qui a mis au jour l'assassinat d'au moins 441 civils entre le début de l'invasion et le 6 avril dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, plus au nord, et Soumy, plus à l'est. Pour l'Occident et l'Ukraine, il s'agit bel et bien de crimes de guerre même si la Russie a balayé l'accusation, dénonçant une mise en scène. Cette macabre découverte a marqué un tournant dans le conflit.
le martyr de marioupol
©Pavel KLIMOV/REUTERS
Calcinés et détruits, des immeubles résidentiels de Marioupol sont photographiés le 3 avril. Grand port sur la mer d'Azov, cette ville de 400.000 âmes avant-guerre, a connu des combats archarnés jusqu'à son contrôle total par les Russes à la mi-mai, avec la chute d'Azovstal. Près de 90 % de la ville a été détruite et au moins 20.000 civils y ont péri.
les civils ciblés par les frappes russes
©Zohra BENSEMRA/REUTERS
Le 5 avril, une vieille femme déambule en portant son chat, passant devant les décombres d'immeubles d'habitation bombardés, à Borodianka, située dans une zone dévastée par les combats au nord-ouest de Kiev. Dépourvue de site militaire, cette petite ville a subi des destructions pires qu'à Boutcha. Terroriser la population civile est le principal but des bombardements russes.
un terrible bilan humain
© Zohra Bensemra/REUTERS
De nouvelles tombes ont été creusées pour les victimes de la guerre, dans un cimetière d'Irpin, ville proche de Boutcha située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, le 18 avril. Le bilan d'une année de guerre serait de 180.000 soldats russes morts ou blessés, 100.000 côté ukrainien, selon la Norvège. D'autres sources occidentales font état de 150.000 militaires tués dans chaque camp, et de 30.000 à 40.000 civils ukrainiens ayant péri dans cette guerre, principalement dans les bombardements russes.
azovstal ou l'ultime résistance de marioupol
© Mariupol City Council/AFP
Cette capture vidéo publiée le 19 avril par la ville de Marioupol, témoigne de la violence de la bataille menée contre le gigantesque site sidérurgique d'Azovstal, dernier bastion de la résistance menée contre l'armée russe dans sa conquête totale de Marioupol. En infériorité numérique et mal équipés, quelques 2.500 combattants du régiment d'Azov, qualifiés «d'extrémistes nazis» par Moscou, ont réussi pendant des semaines à repousser les attaques russes. Mais, faute de vivres et de munitions, ses défenseurs ont dû déposer les armes et se rendre aux forces ennemies à la mi-mai. Ils restent néanmoins considérés comme des héros en Ukraine.
Azovstal a été le symbole de la résistance acharnée des Ukrainiens jusqu'à sa chute.
L'artillerie, la pièce maîtresse sur le front du donbass
©Aris MESSNIS/AFP
Des militaires ukrainiens tirent sur les positions ennemies à l'aide d'un canon Caesar, arme de fabrication française, près de Kourakhove, dans la région de Donetsk, le 15 juin. Après le repli russe de la région de Kiev, les combats se sont concentrés dans l'est et le sud de l'Ukraine où l'artillerie est l'arme clé dans la bataille menée dans le Donbass. Pour pouvoir répondre à l'artillerie russe, l'Ukraine a demandé à ses alliés occidentaux de lui fournir des canons plus puissants et de plus longue portée, comme ces canons Caesar.
la douleur du deuil
©Gleb GARANICH/REUTERS
Dans le village de Babyntsi, près de Borodianka, une femme se recueille le 30 juin, le visage collé sur le cercueil de Volodymyr Kochetov, au cours des funérailles de ce soldat ukrainien âgé de 46 ans, tué récemment sur le champ de bataille.
une importante explosion sur le pont de crimée
©AFP
Des flammes et une épaisse fumée noire s'élèvent du vaste pont routier et ferroviaire qui relie la Crimée à la Russie, le 8 octobre. Un attentat au camion piégé s'est produit et a endommagé cette infrastructure construite à grands frais par Vladimir Poutine après l'annexion de la péninsule en 2014. Au-dela du symbole qu'il représente, ce pont est crucial pour Moscou car il permet l'acheminement de marchandises, le transport de personnes mais aussi le déploiement de troupes. Le cliché a été réalisé par un photographe amateur de Kertch, ville de Crimée toute proche du pont, qui, pour des raisons de sécurité a souhaité rester anonyme.
une attaque de drones kamikazes sur kiev
© Gleb GARANICH/REUTERS
Un militaire ukrainien se met à couvert au moment où une sirène signale un raid aérien de drones ennemis sur la capitale ukrainienne, le 17 octobre. Moscou a justifié ce bombardement de Kiev, Lviv, Ternopil, Jytomyr, Dnipro, Kremetchouk, Zaporijia et Kharkiv en représailles de l'attaque menée contre le pont de Crimée. D'une portée de 2.500 km, ces drones de fabrication iranienne appelés Shahed-136, sont utilisés massivement par l'armée russe pour frapper les villes et les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
La libération de kherson
©Bulent KILIC/AFP
Un homme embrasse un soldat ukrainien au cours d'un rassemblement spontané de la population pour fêter la libération de la ville de l'occupation russe, le 13 novembre, à Kherson. Proche de la Crimée, la capitale régionale du sud de l'Ukraine qui était sous le joug de l'ennemi depuis début mars, est la première ville de cette importance à être reconquise depuis le déclenchement de la guerre.
Le président ukrainien au Congrès américain
© Evelyn HOCKSTEIN/REUTERS
Le 21 décembre à Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky offre aux élus du Congrès américain, un drapeau ukrainien venant de Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine actuellement le point le plus chaud du front. «Quand j'étais à Bakhmout hier, nos héros m'ont donné le drapeau, leur drapeau. L'étendard de ceux qui défendent l'Ukraine, l'Europe et le monde au prix de leur vie», a-t-il dit, avant de remettre le drapeau bleu et jaune, couvert de signatures de soldats, à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et à la vice-présidente Kamala Harris, présidente du Sénat.