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Un an de guerre en Ukraine : douze mois de conflit en douze faits marquants

Vladimir Poutine a lancé en février 2022 une «opération militaire spéciale» pour défendre les «républiques» séparatistes de Lougansk et Donetsk dans le Donbass. [SERGEY BOBOK / AFP]

Le 24 février dernier, la Russie lançait son offensive en Ukraine. Un an plus tard, la guerre fait toujours rage dans le pays et la crainte est forte d'un conflit qui va s’éterniser. Retour sur ces douze mois tragiques.

L'invasion russe

Le 24 février, Vladimir Poutine annonce une «opération militaire spéciale» pour défendre les «républiques» séparatistes de Lougansk et Donetsk dans le Donbass - bassin minier à l'est de l'Ukraine -, dont il vient de reconnaître l'indépendance.

Le président russe dit vouloir «dénazifier» l'Ukraine et exige notamment la garantie que Kiev n'entrera jamais dans l'Otan. De fortes explosions sont entendues à Kiev, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky décide de rester, et dans plusieurs villes de l'est et du sud du pays.

L'Union européenne annonce la livraison d'armes à l'Ukraine, une première. Les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques, durcies au fil du temps.

Kiev résiste

Dans sa tentative d'encercler Kiev, et de prendre Kharkiv - deuxième ville d'Ukraine dans le nord-est du pays -, l'armée russe se heurte à une farouche résistance ukrainienne.

Fin mars, Moscou commence à redéployer ses troupes vers le Donbass, que les séparatistes soutenus par la Russie contrôlent partiellement depuis 2014, et le sud.

Après le retrait des forces russes de villes proches de la capitale, la découverte de dizaines de cadavres de civils, notamment à Boutcha, provoque un tollé international. La Cour pénale internationale ouvre une enquête.

Conquête de Marioupol

Dès le début de son offensive, l'armée russe lance le siège de Marioupol au sud-est de l'Ukraine. Le contrôle de ce port stratégique de la mer d'Azov doit permettre à Moscou de créer une continuité territoriale entre la Crimée annexée et les zones séparatistes prorusses du Donbass.

Quelque 2.500 combattants ukrainiens, retranchés dans l'usine Azovstal avec un millier de civils, vont résister jusqu'à mi-mai avant de se rendre.

Selon Kiev, Marioupol est à 90% détruite, au moins 20.000 personnes y ont péri. «Un crime de guerre majeur», selon l'Union européenne.

Blocus des céréales

Le 30 mars à l'ONU, les Etats-Unis accusent Moscou de provoquer une «crise alimentaire mondiale».

Le blocus maritime imposé par la Russie en mer Noire empêche l'Ukraine - grand exportateur mondial -, d'exporter les quelque 20 millions de tonnes de céréales entreposées dans ses silos.

Un accord est finalement conclu le 22 juillet sous l'égide de l'ONU et grâce à une médiation turque. Début août, un premier cargo chargé de 26.000 tonnes de maïs quitte le port ukrainien d'Odessa.

Des charniers à Boutcha

Des charniers sont découverts début avril à Boutcha et ses environs, zone située au nord de Kiev. Alors que des dizaines de corps ont été laissés par les Russes à même le sol, dans les rues, des fosses communes sont aussi mises au jour. Au moins 350 morts sont dénombrés dans les premiers jours et des dizaines d’autres victimes sont retrouvées dans des endroits plus reculés, lors des mois suivants. Les autorités ukrainiennes décrivent des traces de torture sur les cadavres et des exécutions sommaires. Des corps sont également brûlés.

À la suite de ces macabres découvertes, les accusations de crimes de guerre se multiplient parmi la communauté internationale. «Les scènes vues à Boutcha sont insoutenables. Il est clair qu’il y a des indices très clairs de crimes de guerre», affirme ainsi Emmanuel Macron, le 4 avril.

Guerre du gaz

Les Occidentaux accusent la Russie de se servir de l'arme énergétique en représailles aux sanctions qui la visent.

Les cruciales exportations de gaz russe vers l'Europe, notamment l'Allemagne et l'Italie, sont en baisse constante. Gazprom a aussi interrompu ses livraisons à plusieurs clients européens qui ont refusé de payer en roubles.

Menace nucléaire

Depuis le 5 août, les deux belligérants s'accusent mutuellement des bombardements ciblant la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée depuis mars par les troupes russes, faisant resurgir le spectre d'une catastrophe majeure en Europe.

L'opérateur ukrainien de la centrale, la plus grande d'Europe, accuse les forces russes de préparer son raccordement à la Crimée et d'en endommager le réseau électrique.

Le 19 août Vladimir Poutine accepte que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission sur place.

Le 20, un bombardement russe fait au mois douze blessés à 12 km de la centrale de Privdennooukraïnsk, la deuxième plus puissante d'Ukraine.

La milice Wagner recrute dans les prisons

Une vidéo publiée le 14 septembre montre Evguéni Prigojine, chef de la milice Wagner, recruter des soldats au sein d’une prison. Il leur propose de passer six mois en Ukraine, en échange d’une amnistie. En revanche, s’ils fuient, ils seront exécutés, prévient-il.

La séquence confirme officiellement le recrutement d’hommes dans les prisons. Ceux qui acceptent rejoignent les troupes du groupe paramilitaire, déployées en Ukraine. Des spécialistes estiment que cette méthode permet à Vladimir Poutine de montrer qu’il peut s’appuyer sur des mercenaires pour mener sa guerre, mais pointent aussi qu’elle souligne les difficultés d’engager des volontaires dans l’armée. Une semaine après, le Kremlin décrète d’ailleurs la mobilisation des réservistes.

Explosion du Pont de Crimée

Le 8 octobre, au lendemain de l’anniversaire de Vladimir Poutine, les autorités russes annoncent «l’explosion d’un camion piégé qui a entraîné l’incendie de sept citernes ferroviaires», sur le Pont de Crimée. Le trafic routier et ferroviaire est coupé quelques heures, tandis qu’une des deux voies destinées aux voitures est effondrée.

L’attaque, imputée à l’Ukraine, semble avoir été menée par les services spéciaux du pays. En réponse, plusieurs frappes de missiles surviennent deux jours plus tard, touchant des lieux civils à Kiev, Zaporijia, Kharkiv ou Lviv.

Le trafic routier est toujours perturbé actuellement, avec une attente pour franchir le pont estimée à plusieurs jours.

Kherson repris par l’Ukraine

Des images de liesse, avec des civils accueillant avec des fleurs des soldats, marquent la reprise de la ville de Kherson par les troupes ukrainiennes, le 12 novembre. Un symbole fort pour le pays, puisqu’il s’agissait de la seule capitale régionale que la Russie était parvenue à capturer, le 2 mars 2022.

La ville reste cependant quotidiennement sous la menace russe. Elle a depuis été prise pour cible de nombreuses fois par des bombardements. De nombreuses victimes sont à déplorer à chaque frappe et l’approvisionnement en électricité est parfois totalement coupé. Beaucoup d’habitants ont ainsi quitté la ville.

Le ministre de l’Intérieur ukrainien meurt dans un crash

Alors qu’il se déplaçait en hélicoptère, non loin de Kiev, le 18 janvier 2023, le ministre de l’Intérieur ukrainien, Denys Monastyrsky, meurt dans le crash de l’appareil, qui s’écrase sur une école maternelle de Brovary. Treize autres personnes, dont un enfant, sont également tuées.

En marge des nombreux hommages des dirigeants occidentaux, l’Allemagne propose son aide pour clarifier les causes de l’accident. Une enquête est confiée à la police nationale locale. Les conditions météorologiques, avec la présence de brouillard, sont pointées.

Volodymyr Zelensky à Paris

Le président ukrainien est reçu à l’Elysée par Emmanuel Macron, le 8 février. Volodymyr Zelensky en profite pour réclamer des avions de combat. Il affirme qu’ils seront nécessaires afin de mettre un terme au plus vite à l’agression russe, pour retrouver la paix.

Une demande entendue par la France, mais dont la concrétisation semble peu probable. Emmanuel Macron a par la suite indiqué ne rien exclure, mais que d’autres armes étaient «plus utiles», avec des livraisons «plus rapides».

Quelques jours plus tôt, l’Allemagne, mais aussi la Finlande, l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne et la Norvège avaient confirmé l’envoi de chars Leopard à l’armée ukrainienne, tout comme les Etats-Unis avec leurs chars Abrams.

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