En Espagne, les députés ont adopté, ce jeudi 16 février, une loi accordant un «congé menstruel» pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Une mesure rare en Europe destinée à briser un tabou.
C’est inédit. Ce jeudi 16 février, les députés espagnols ont voté définitivement une loi accordant un «congé menstruel» pour les femmes souffrant de règles douloureuses. Cette mesure a été adopté par 185 voix favorables, 154 contre et 3 abstentions.
Le texte, inédit en Europe et destiné à briser un tabou, fait désormais de l’Espagne le premier pays du Vieux Continent et l’un des rares dans le monde à intégrer une telle mesure dans sa législation après le Japon, l’Indonésie et la Zambie.
Avec cette loi, «l'arrêt de travail d'une femme en cas de règles incapacitantes» liées, par exemple, «à des pathologies comme l'endométriose» sera «reconnu comme une situation spéciale d'incapacité temporaire» de travail.
Accordé par le médecin et financé par la Sécurité sociale
«Il s'agit d'accorder à cette situation pathologique une régulation adaptée afin d'éliminer tout biais négatif» pour les femmes «dans le monde du travail», ajoute le texte.
La durée de cet arrêt maladie ne figure pas dans la loi. Cependant, celui-ci devra être accordé par le médecin et sera financé par la Sécurité sociale.
En Espagne, ce «congé menstruel» est l'une des mesures phares d'un projet de loi beaucoup plus large visant à renforcer l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics, qui pratiquent moins de 15% des IVG dans le pays, en raison notamment d'une objection de conscience massive des médecins.