Après l’invasion des lieux de pouvoir à Brasilia, le président brésilien Lula a renvoyé 40 militaires qui étaient affectés à la sécurité de sa résidence présidentielle, en raison de suspicion de connivence avec les émeutiers.
La confiance règne… ou pas. Après l’invasion du Congrès national, du Palais de la Cour Suprême et du Palais présidentiel, le nouveau président du Brésil Lula a renvoyé 40 militaires affectés à la surveillance du palais de l’Alvadora, sa résidence officielle. Après la tentative d’insurrection du 8 janvier dernier, le président avait promis un examen «approfondi» du personnel.
En effet, les forces de l’ordre avaient rapidement été pointées du doigt après l’invasion des lieux de pouvoir par des centaines de manifestants, certains se demandant si les policiers ne les avaient pas laissé faire, voire étaient complices des émeutiers.
Des œuvres d’art inestimables et du mobilier de grande valeur ont été saccagés et détruits lors de l’invasion des lieux de pouvoir. Les émeutiers ont par ailleurs tagué les murs demandant l’intervention des militaires pour empêcher Lula de rester au pouvoir.
Soupçons de collusion avec les émeutiers
«Je suis convaincu que la porte du palais de Planalto a été ouverte pour que les gens puissent entrer, car aucune porte n'a été cassée», avait déclaré le dirigeant de gauche. «Comment pourrais-je avoir quelqu'un à la porte de mon bureau qui pourrait me tirer dessus ?», s'était demandé Lula, estimant que «le palais était rempli de bolsonaristes».
Le limogeage de ces militaires a été annoncé mardi au Journal officiel brésilien. Ces membres de l’armée de terre, de l’air et de la marine continueront à faire partie des forces armées, mais n’assureront plus leurs missions au palais présidentiel. L’un d’entre eux, Marcelo Ustra da Silva Soares, est le cousin du colonel Brilhante Ustra, considéré comme l’un des plus grands tortionnaires de la dictature militaire (1964-1985), a rappelé le média brésilien Globo.
Lula doit par ailleurs changer cette semaine une partie de son Cabinet de Sécurité Institutionnelle, chargé de la sécurité du président et du vice-président, pour y nommer des personnes à qui il fait davantage confiance.
Le nouveau chef d'Etat, âgé de 77 ans, doit également rencontrer cette semaine les représentants des militaires, pour échanger sur les pistes de «modernisation» de l'armée.