Les talibans ont interdit l'accès des universités aux femmes, annonçant que leur éducation était suspendue jusqu’à «nouvel ordre».
Privées d’enseignement secondaire, les étudiantes afghanes ne peuvent plus aller à l’université. Les autorités talibanes ont indiqué, ce mardi 20 décembre, que les universités afghanes étaient désormais interdites aux filles.
«Vous êtes tous informés de l'entrée en vigueur de l'ordre mentionné qui suspend l'éducation des femmes jusqu'à nouvel ordre», a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, dans une lettre adressée à toutes les universités gouvernementales et privées du pays. Le porte-parole du ministère, Ziaullah Hashimi, qui a tweeté la lettre, a également confirmé l'ordre de fermeture des facultés aux filles pour une durée indéterminée, auprès de l'AFP. Aucune explication n'a été fournie pour le moment pour justifier cette décision.
«Quand j'ai vu la nouvelle sur internet (...) j'ai été choquée et surprise. J'ai fondu en larmes», a témoigné auprès de l'AFP Amini, qui suit des cours pour devenir infirmière à Kunduz au nord de l'Afghanistan. Ce mercredi 21 décembre, des centaines de jeunes femmes ont été empêchées, par des gardes armés, d'entrer dans les campus universitaires à travers le pays. Des journalistes de l'AFP ont vu un groupe d'étudiants rassemblés devant les grilles fermées de l'entrée de l'université à Kaboul.
Une décision barbare
Depuis 16 mois, les mesures liberticides se sont multipliées, en particulier à l'encontre des femmes qui ont été progressivement écartées de la vie publique et exclues des collèges et lycées. «Nous sommes condamnées, chaque jour. Alors que nous espérions progresser, on nous met à l'écart de la société», a déploré Reha, une autre étudiante. Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a évoqué une décision «barbare».
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dit qu'il était «profondément alarmé». «Le refus de l'éducation non seulement viole l'égalité des droits pour les femmes et les filles, mais aura un impact dévastateur sur l'avenir du pays», a assuré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.