L'actrice et militante iranienne Taraneh Alidoosti a été arrêtée dans son pays ce samedi 17 décembre pour ses prises de position en faveur de la contestation populaire, provoquant l'indignation du monde du cinéma.
Une personnalité de plus arrêtée par le pouvoir. Alors que la police iranienne a arrêté l'actrice Taraneh Alidoosti ce samedi 17 décembre, le monde du cinéma ainsi que les défenseurs des droits humains ont rapidement appelé à sa libération.
Connue pour son rôle dans le film d’Asghar Farhadi «Le Client», récompensé par l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017, la femme de 38 ans s'est vue reprochée des publications sur ses réseaux sociaux dans lesquelles elle apporte son soutien aux manifestants qui protestent depuis la mort de Mahsa Amini, une jeune kurde de 22 ans décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran.
Ce mardi 20 décembre, le Festival de Cannes a «fermement condamné» l'arrestation et demandé la «libération immédiate» de l'actrice et militante iranienne, se disant «solidaire du combat pacifique qu'elle mène pour la liberté et le droit des femmes».
The Iranian actress #TaranehAlidoosti was arrested Saturday 17 December as a result of her support for the movement for freedom in her country. The @Festival_Cannes strongly condemns this arrest and demands her immediate release. #FreeTaranehAlidoosti pic.twitter.com/39YHB6W1yH
— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) December 19, 2022
Un soutien partagé par le réalisateur Asghar Farhadi, qui lui a donné un rôle dans «Le Client». «Je suis au côté de Taraneh et je demande sa libération ainsi que celle de mes autres camarades cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, et de tous les autres prisonniers moins connus dont le seul crime est d'avoir voulu une vie meilleure», a posté ce dernier sur Instagram.
D'autres artistes iraniens ont également été interpellés ces derniers jours. Dimanche, Amir Maghareh, le chanteur du groupe de pop Makanband, a été «convoqué en tant qu'accusé» et a «quitté le parquet après avoir donné des explications, reçu un avertissement et pris un engagement», a annoncé Mizan Online, l'agence de la justice iranienne, dont l'accès n'est d'ailleurs actuellement plus possible depuis la France.
Avec des centaines de personnes tuées lors des manifestations, et les récentes exécutions de deux hommes de 23 ans, l'Iran poursuit sa féroce répression envers son propre peuple, sous les dénonciations des ONG de défense des droits humains et de la communauté internationale, qui restent pourtant bien inaudibles.