Alors que des manifestations violentes ont éclaté lundi soir dans la capitale du Brésil, le président élu Lula a accusé son adversaire Jair Bolsonaro «d’encourager les fascistes qui se sont mobilisés dans la rue».
Si Jair Bolsonaro n’a toujours pas accepté sa défaite, ses partisans semblent encore moins enclins à le faire. Lundi soir, des manifestants pro-Bolsonaro ont incendié des voitures et ont tenté de s’introduire au siège de la Police fédérale, à Brasilia, la capitale du Brésil, après l’arrestation d’un dirigeant autochtone pour des menaces et actes d'intimidation contre «l'État de droit démocratique».
Interrogé sur ce point mardi en conférence de presse, Lula, le président élu le 30 octobre dernier face à Jair Bolsonaro, a accusé ce dernier «d’encourager les fascistes qui se sont mobilisés dans la rue», et a affirmé que le président d’extrême droite sortant suivait «le script de tous les (leaders) fascistes dans le monde», citant notamment des mouvements similaires en France, en Espagne, en Italie, en Hongrie ou encore aux Etats-Unis
Lula a notamment rappelé que lui-même avait déjà perdu des élections, mais a toujours reconnu le résultat des urnes. «J'ai perdu trois élections. Après les trois, je suis rentré chez moi, j'ai pleuré et je me suis préparé pour gagner la prochaine. Un jour j'ai gagné. Chaque fois que je perdais, je respectais celui qui gagnait. Et j'ai appelé le vainqueur pour le féliciter de sa victoire. A ce jour, le président sortant ne s'est pas reconnu vaincu», a-t-il déclaré sur Twitter. Il s'était effectivement présenté en 1989, 1994 et 1998, mais n'a été élu qu'en 2002.
Perdi 3 eleições. Nas 3 eu voltei para casa, chorei e me preparei para ganhar a próxima. Um dia eu ganhei. Todas as vezes que eu perdi, eu respeitei quem ganhou. E telefonei para o vitorioso para cumprimentar a vitória. Até hoje o presidente sainte não reconheceu a derrota.
— Lula (@LulaOficial) December 13, 2022
Très discret depuis sa défaite, Jair Bolsonaro n’a pas répondu aux déclarations de Lula. Il s’est cependant adressé à ses partisans quelques jours plus tôt, l’une de ses seules prises de paroles après l’élection, où il a affirmé avoir «mal à l’âme» d’avoir perdu la présidentielle.
S’il a engagé le processus démocratique, certains électeurs bolsonaristes n’acceptent toujours pas l’élection de Lula, et campent devant des casernes militaires à travers tout le pays pour demander l’intervention de l’armée pour empêcher le passage du pouvoir entre Jair Bolsonaro et Lula. Le leader de gauche doit prendre officiellement ses fonctions le 1er janvier.