Dans sa volonté d’assouplir les restrictions sanitaires, la Chine a annoncé ce lundi 12 décembre qu’elle allait désactiver son application de traçage qui servait à suivre les déplacements des habitants.
La fin d’un traçage intensif. La Chine a annoncé ce lundi qu’elle allait désactiver son application de traçage de la population dans sa politique de gestion de la crise sanitaire du Covid-19. Les autorités chinoises ayant décidé d’assouplir les règles concernant les déplacements entre les régions, ce qui a rendu, selon elles, l’application obsolète. La «carte des déplacements» sera donc désactivée à partir de mardi matin, deux ans après son lancement.
Cette application utilisait les signaux téléphoniques pour recueillir l’historique de déplacements des utilisateurs, afin d'identifier ceux qui s’étaient rendus dans des zones considérées comme «à haut risque». Les données étaient conservées pendant 14 jours. Cette application avait aussi suscité de nombreux questionnements de la population en matière de protection des données personnelles.
Allègement des restrictions malgré une hausse des cas
La suppression de cette application intervient une semaine après la décision du gouvernement chinois de lever les confinements à grande échelle et de permettre aux personnes testées positives de se confiner chez elles plutôt que dans des centres spécialisés, établissements qui avaient été vivement décriés. Un abandon de la stratégie «zéro Covid» qui fait suite aux très larges manifestations qui ont secoué la Chine pendant plusieurs jours.
Parallèlement, la Chine connaît une recrudescence des cas de Covid-19 sur son territoire. Pékin a déclaré que plus de 22.000 patients s’étaient rendus dans les hôpitaux pékinois ce dimanche, soit 16 fois plus que la semaine précédente, a rapporté la BBC. La République populaire a déclaré environ 8.600 cas de contamination dimanche, mais ces chiffres seraient largement sous-estimés, les tests PCR n’étant plus obligatoires. Les habitants n’informent par ailleurs que rarement les autorités en cas d’autotest positif.
Dans une interview diffusée par les médias d’Etat, Zhong Nanshan, l’un des spécialistes du Covid-19 en Chine, a déclaré que le virus s’était répandu «rapidement» en raison du variant Omicron. «Quelle que soit la force de la prévention et du contrôle, il sera difficile de couper complètement la chaîne de transmission», a-t-il estimé.
Face à ce regain de l’épidémie, les médicaments contre le rhume et la fièvre viennent à manquer dans les pharmacies de Pékin. Dans son interview, Zhong Nanshan a affirmé que la priorité pour l’heure était d’intensifier la campagne de rappel de vaccin, surtout pour les personnes âgées ou à risque, et à l’approche du Nouvel An lunaire en janvier.