La cérémonie de remise du prix Nobel de la Paix 2022 a lieu, ce samedi 10 décembre, à Oslo (Norvège). Parmi les lauréats, le militant Ales Beliatski, figure pro-démocrate emprisonné en Biélorussie ainsi que l'ONG russe Mémorial et le Centre pour les libertés civiles ukrainiennes (CLL).
Une cérémonie très géopolitique. Ce samedi 10 décembre, a lieu à Oslo (Norvège) la cérémonie officielle de remise du prix Nobel de la Paix 2022.
Annoncés en octobre dernier, les lauréats de cette édition sont le militant biélorusse Ales Beliatski, en prison dans son pays, l'ONG russe Memorial - frappée par un ordre de dissolution - et le Centre ukrainien pour les libertés civiles, qui s'emploie à documenter les «crimes de guerre russes» dans le conflit en cours depuis huit mois.
En l'absence d'Ales Beliatski, fervent défenseur des droits de l'homme emprisonné depuis juillet 2021 à Minsk, c'est son épouse, Natalia Pintchouk qui le représentera. Alors que le militant biélorusse survit sous le joug du régime d'Alexandre Loukachenko, il a d'ailleurs été accusé récemment d'être impliqué dans une prétendue affaire de«contrebande d'espèces» risquant une peine de prison supplémentaire de douze ans, le discours de sa femme est très attendu.
Dès hier, la cérémonie prévue ce jour promettait déjà d'être très politique. L'Ukrainienne Oleksandra Matviïtchouk, dirigeante du CLL et colauréate du Nobel de la paix, a en effet appelé vendredi à traduire Vladimir Poutine devant la justice internationale, se disant certaine que «tôt ou tard» le président russe serait jugé.
«Si l'Ukraine cesse de résister, nous cesserons d'exister. Je n'ai donc aucun doute que tôt ou tard, Poutine comparaîtra devant un tribunal international», a-t-elle assuré.
Egalement présent à Oslo, Oleg Orlov, co-lauréat et responsable de l'association russe Memorial, qui lutte contre la violation des libertés et des droits en Russie. Elle a été démantelée et dissoute par la justice russe fin 2021.
a stockholm, deux francais MIS a l'honneur
En parallèle de la cérémonie norvégienne qui récompense la paix, se tient, également ce samedi, à Stockholm en Suède, celle des prix Nobel des autres disciplines. Ils recevront leurs prix des mains du roi suédois Carl XVI Gustaf.
Cette année, deux Français ont été mis à l'honneur. Alain Aspect, physicien distingué dans sa discipline pour sa recherche dans le domaine informatique, et Annie Ernaux, écrivaine honorée du prestigieux Nobel de littérature, et célèbre pour ses récits abordant les thèmes de la domination des classes et de la passion amoureuse.
Connue également pour son engagement politique très marqué à gauche, la romancière de 82 ans a fait parler d'elle mercredi en s'adressant à l'Académie suédoise, via un entretien accordé à l'Agence France-Presse. Elle y affirmait notamment que le Nobel est «une institution pour les hommes».