L’Iran a exécuté, ce jeudi 8 décembre, un homme accusé d’avoir blessé un paramilitaire après avoir bloqué la circulation sur une avenue de Téhéran, alors que le pays est secoué par d’importantes manifestations pour la liberté depuis près de trois mois.
Une sanction radicale. Alors que l'Iran fait face à une vague révolutionnaire depuis la mort de Mahsa Amini, un nouveau drame secoue le pays. Un homme a été exécuté ce jeudi pour avoir blessé un paramilitaire au cours d’une manifestation, rapporte Mizan Online, l’agence du pouvoir judiciaire.
«Mohsen Shekari, un émeutier qui avait bloqué le 25 septembre le boulevard Sattar Khan et poignardé avec une machette un Bassidj, a été exécuté jeudi matin à Téhéran», précise Mizan online. L’autorité judiciaire ajoute que Mohsen Shekari a été reconnu coupable de s’être battu et d’avoir dégainé «son arme avec intention de tuer, de provoquer la terreur et de troubler l’ordre et la sécurité de la société».
2.000 personnes inculpées, plusieurs centaines de morts
L’Iran est le théâtre de nombreuses manifestations et d’un élan révolutionnaire déclenché par la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans retrouvée morte après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique, parce qu’elle portait mal son voile en public.
Mohsen Shekari est la première personne officiellement exécutée par le régime, alors que la justice iranienne a déjà prononcé la peine capitale à l’encontre de cinq personnes pour des faits survenus lors de ces manifestations. Au total, 11 personnes risquent encore le même sort.
Par ailleurs des milliers de personnes dont des journalistes, des acteurs et des avocats ont quant à eux été interpellés depuis le début du mouvement. Au total, plus de 2.000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, selon les chiffres officiels de la justice iranienne.
Le Conseil suprême de la sécurité nationale a indiqué que «plus de 200 personnes» incluant civils et forces de sécurité, avaient été tuées. Un général des Gardiens de la Révolution avait quant à lui fait état de plus de 300 morts.