Entre juillet 2021 et août 2022, la déforestation de l'Amazonie a diminué de 11 %. Une éclaircie à la fin du mandat de l’actuel président du Brésil, Jair Bolsonaro, au cours duquel la déforestation a considérablement augmenté.
Une amélioration après trois années catastrophiques. La déforestation en Amazonie a diminué de 11 % entre juillet 2021 et août 2022 par rapport à l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut national de recherche spatiales (INPE) du Brésil, publié le 30 novembre. La superficie déboisée lors de cette période atteint 11.568 km2, soit l’équivalent de la taille de Qatar, par rapport à 13.038 km2 entre août 2020 et juillet 2021.
Cet institut s’appuie sur l’étude d’images satellites pour établir la superficie des zones déboisées. Malgré cette diminution notable sur l’année écoulée, le bilan du président brésilien Jair Bolsonaro, qui n’a pas été réélu pour un nouveau mandat, est désastreuse en matière de déforestation.
Comme le rappelle l’Institut de recherche sur l’environnement amazonien (Ipam) dans un communiqué, cette baisse de 11 % sur un an est certes appréciable, mais le niveau de déforestation reste très préoccupant. «Toute réduction de la déforestation est la bienvenue. Mais cette réduction est loin de représenter une tendance à la baisse du défrichement des forêts en Amazonie. Ce chiffre est le deuxième taux de déforestation le plus élevé du gouvernement de Jair Bolsonaro et le deuxième taux le plus élevé depuis 2007 et 2008, lorsque des politiques de sanctions économiques des municipalités critiques ont été mises en œuvre en Amazonie», a souligné Ane Alencar, directrice de l’institut.
L’année 2021 a aussi été marquée par des pluies plus importantes, ce qui a pu réduire l’étendue des feux de forêt. «Ce ne sont pas les actions gouvernementales de lutte contre la déforestation légale qui ont permis de réduire la déforestation», a ajouté Ane Alencar, qui estime que pour l’année 2023 «la tendance est à l’augmentation de la déforestation».
Une déforestation en hausse de 60 % sous jair bolsonaro
Selon l’Observatoire brésilien du Climat, la déforestation en Amazonie a augmenté a contrario de 59,5 % au cours des quatre années où le président d’extrême droite était au pouvoir. Il s’agit du pourcentage le plus élevé au cours d’un mandat présidentiel depuis le début des mesures par satellite en 1988. Selon l’Ipam, cette importante augmentation s’explique notamment par l’affaiblissement, sous la politique de Jair Bolsonaro, des organismes de contrôle chargés de faire respecter la loi en matière environnementale.
De nombreuses organisations militant pour l’écologie ont accusé le président d’extrême droite de favoriser l’agro-négoce et les grands propriétaires terriens, au détriment des populations autochtones et des programmes de protection de l’environnement.
Face à ce constat, Lula, élu le 30 octobre dernier à l’élection présidentielle et qui doit entrer en fonction au 1er janvier, a promis de faire de la lutte contre les changements climatiques et contre la déforestation une priorité de son mandat. Il s’est notamment rendu à la COP27 en Égypte pour discuter de l’avenir de l’Amazonie, et a proposé d’organiser la conférence internationale sur le climat dans le poumon de la planète en 2025.