La sportive iranienne Elnaz Rekabi, qui avait été accueillie en héroïne à Téhéran après avoir pris part à une compétition sans voile en Corée du Sud, a remercié ses soutiens dans la nuit de vendredi à samedi, sur Instagram.
C'est une foule de partisans, dont des femmes ne portant pas le voile, qui l'avait accueillie à l'aéroport de Téhéran en milieu de semaine. Ce vendredi, Elnaz Rekabi, la sportive iranienne qui avait participé aux Championnats d’Asie d’escalade sans son voile, a tenu à remercier sur Instagram toutes les personnes qui lui ont témoigné leur soutien.
«Je suis infiniment reconnaissante pour votre soutien, le peuple iranien, les personnes les plus honorables du monde, les athlètes et les non-athlètes, et pour tous les soutiens à l'étranger», a-t-elle écrit.
La grimpeuse est accusée de ne pas avoir mis son voile, pourtant imposé par sa fédération, pendant son épreuve, disputée dimanche dernier.
Sa participation à la compétition, avec seulement un bandana sur la tête, avait été interprétée comme un geste de solidarité avec les manifestations qui agitent l'Iran depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini.
Cette jeune Kurde iranienne avait été arrêtée trois jours auparavant par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le drastique code vestimentaire d'Iran, imposant le port du voile en public.
«Je suis très reconnaissante à ceux qui sont venus m'accueillir à l'aéroport et je vous aime», a posté Elnaz Rekabi, en farsi et en anglais, dans cette publication signée «Moi, le peuple, Iran».
«Tout ce que j'ai aujourd'hui, je le dois à votre soutien» et «l'avenir ne sera pas facile sans votre soutien», a encore écrit la jeune femme.
«Je suis rentrée en paux en Iran»
Accueillie par des dizaines de personnes et par des journalistes à Téhéran, elle s’était excusée face caméra : «Je suis rentrée en paix en Iran, en parfaite santé et selon le programme prévu. Je présente mes excuses au peuple iranien pour les tensions créées».
Toujours d’après la BBC, Elnaz Rekabi aurait été forcée de faire des aveux sous peine de se voir infliger une lourde sanction financière. Des organisations de défense des droits humains basées à l'étranger ont exprimé ces derniers jours des inquiétudes pour le sort de la sportive qui, à deux reprises, a affirmé que son foulard avait glissé par erreur et a présenté des «excuses».