Après le premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, où il s’est fait devancer de peu par son adversaire de gauche Lula, le président Jair Bolsonaro a une nouvelle fois mis en cause la fiabilité du processus électoral.
Chassez le naturel, il revient toujours au galop. Après une période pendant laquelle Jair Bolsonaro, le président brésilien, avait affirmé qu’il accepterait de quitter le pouvoir en cas de défaite dans les urnes, le leader d’extrême droite a une nouvelle fois mis en question la fiabilité des élections et du processus électoral.
En effet, ce mardi, Jair Bolsonaro a appelé ses électeurs à rester «dans la zone des bureaux de vote jusqu'au dépouillement du résultat» le dimanche 30 octobre, jour du deuxième tour de l’élection présidentielle. Il a ainsi mis en doute la sécurité des urnes, système qui lui a pourtant permis d'être élu en 2018. «Je suis sûr que le résultat sera celui que nous attendons tous, notamment parce que l'autre camp (la gauche, ndlr) ne peut rassembler personne. Nous nous posons donc des questions : comment ce type peut-il avoir autant de voix, si le peuple n'est pas de son côté ?» s’est-il interrogé à propos de son adversaire Lula lors d’un rassemblement à Pelotas, dans l'État de Rio Grande do Sul.
Au premier tour, Lula est arrivé en tête du scrutin avec 48,4 % des voix, soit plus de 57 millions de votes, et le président sortant le talonnait de près avec 43,2 % des voix.
L’appel de Jair Bolsonaro contrevient aux règles électorales, puisque «l'agglomération de personnes» portant des vêtements, drapeaux ou autre signe distinctif d’un parti ou d’un candidat, aux abords des bureaux de vote, est interdite, tout comme le fait de faire campagne auprès des électeurs sur le chemin des urnes, et la diffusion de toute forme de propagande électorale le jour du scrutin.
Pendant sa campagne, Jair Bolsonaro a plusieurs fois mis en doute la fiabilité du système électoral, et notamment du vote électronique, affirmant qu’il allait être la cible de nombreuses fraudes lors des élections. Selon le média brésilien G1, l’audit des urnes réalisé par la Cour des comptes la semaine dernière, à l’issue du premier tour, n’a révélé aucune divergence par rapport aux données officielles publiées par le Tribunal supérieur électoral. Par ailleurs, une mission de l'Organisation des États américains (OEA) a indiqué que le vote «s'est déroulé normalement et en bon ordre».
Le second tour de l’élection présidentielle, qui se tiendra le 30 octobre prochain, s’annonce d’ores et déjà très serré. En raison de la très forte polarisation politique de la société brésilienne, de nombreux cas de violences ont été recensés ces dernières semaines au Brésil.
Selon un rapport de l’ONG Justiça Global et Terra de direitos, entre le 1er août et le 2 octobre, 121 cas de violence (meurtres, attentats, menaces ou agressions) ont été enregistrés. Par ailleurs, depuis le début 2022, le nombre d'épisodes violents a été multiplié par cinq par rapport à 2018, année de la précédente présidentielle.