Le parti Fratelli d'Italia, dirigé par Giorgia Meloni, est arrivé en tête aux législatives de ce dimanche 26 septembre en Italie, un fait sans précédent depuis 1945.
Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur italien, Fratelli d'Italia (FDI), le parti de droite radicale, a recueilli un quart des voix aux élections législatives ce dimanche. A 6h30, ce lundi 26 septembre, l’union des droites, composée de Fratelli d’Italia, la Ligue, Forza Italia et Noi Moderati arrivait en effet largement en tête des élections générales avec 44,32% des voix, avec 10.873.923 de suffrages recueillis sur un total de 24.557.419 de suffrages exprimés.
«Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d'un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d'Italia», a souligné la responsable du parti, Giorgia Meloni, revendiquant la victoire. «Nous gouvernerons pour tous» les Italiens, a-t-elle promis. «Nous le ferons dans l'objectif d'unir le peuple», a-t-elle ajouté dans un discours de rassemblement et d'apaisement en reconnaissant que la campagne électorale avait été «violente et agressive».
Pour la première fois depuis 1945, un parti post-fasciste doit ainsi gouverner l'Italie. La coalition qu'elle forme avec l'autre parti eurosceptique, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, récolte plus de 44% des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.
Le Parti démocrate oscille entre 17 et 21%
Bien que le parti Fratelli d’Italia est le premier groupe de la prochaine législature, cela ne signifie pas que le pouvoir reviendra facilement à Giorgia Meloni. A partir d'aujourd'hui, elle devra consolider l’alliance des droites dont elle a pris la tête. Et il est évident que ses deux partenaires, dans cette élection - à savoir Silvio Berlusconi et Matteo Salvini - vont également réclamer leur part dans cette victoire.
Le Parti démocrate (PD), la principale formation de gauche, n'a pas réussi à faire jouer le vote utile contre l'extrême droite, passant sous la barre des 20%. La vice-présidente du Parti démocrate a reconnu «la victoire de la droite emmenée par Giorgia Meloni», y voyant «une soirée triste pour le pays».
Tandis que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) se porte bien au lendemain de cette élection, il tourne ce lundi matin autour de 15%.
Un taux de participation historiquement bas
La future première femme cheffe de gouvernement, Giorgia Meloni, Romaine de 45 ans, qui jeune militante disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d'Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l'incurie des services publics.
Avec ses deux alliés Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, elle promet des baisses d'impôt, le blocage des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu'une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité dans un pays vieillissant.
Néanmoins, le taux de participation donne à réfléchir, car il a baissé de près de neuf points par rapport à 2018 et tombe à 63,95 %, un niveau historiquement bas. D'ailleurs, Giorgia Meloni s'est dite «désolée» de ce taux de participation au plus faible, déclarant que «le défi est de redonner confiance aux gens dans les institutions (...) il est temps de reconstruire la relation entre l'État et le citoyen».