Vice-présidente de la commission d'enquête sur l'assaut du Capitole, Liz Cheney a été battue par la candidate pro-Trump lors de la primaire républicaine du Wyoming. Empêchée de défendre son siège au Congrès en novembre prochain, elle s'est donné pour mission d'empêcher la réélection de l'ancien président.
une anti-trump acharnée
Représentante du Wisconsin au Congrès américain, Liz Cheney est l'une des rares élues républicaines à s'opposer à Donald Trump, qui conserve une main de fer sur le «Grand Old Party». Le ton toujours très martial, elle s'efforce depuis plus d'un an de démonter la théorie véhiculée par l'ancien président selon laquelle l'élection de 2020 a été «volée» par les démocrates - un argument auquel adhèrent encore des millions de soutiens trumpistes.
L'élue de 55 ans co-préside la commission parlementaire accusant le milliardaire républicain d'être au cœur d'une «tentative de coup d'Etat» pour se maintenir au pouvoir après avoir perdu face à Joe Biden. Auditions de nombreux témoins à l'appui, elle accuse Donald Trump d'avoir «allumé la mèche» de l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021.
Battue à la primaire républicaine du Wyoming par la candidate trumpiste Harriet Hageman, Liz Cheney ne pourra pas se représenter aux élections législatives (midterms) de novembre prochain. «Il y a deux ans, j'ai gagné cette primaire avec 73 % des voix. J'aurais pu facilement refaire la même chose. Mais cela aurait exigé que je soutienne le mensonge du président Trump sur les élections de 2020», a déclaré l'élue après sa défaite, ajoutant qu'elle ferait «tout ce qu'il faut pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale». Une candidature en 2024 n'est pas exclue.
une conservatrice «pro-life»
Soutien de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, Liz Cheney a qualifié Hillary Clinton de «criminelle» pendant la campagne. L'année suivante, elle est élue à la chambre des représentants pour le très conservateur Etat du Wyoming.
Néoconservatrice, Liz Cheney fait partie des «faucons» qui prônent une politique américaine interventionniste à l'étranger. Elle a notamment soutenu la guerre en Irak et critiqué le retrait américain d'Afghanistan. L'an dernier, Liz Cheney se disait favorable au maintien du «waterboarding», une technique d'interrogatoire utilisée par la CIA simulant la noyade pour lutter contre le terrorisme et qualifiée de torture par les ONG.
Sur le plan sociétal, l'élue du Wyoming se dit «pro-life» et soutient la décision de la Cour suprême révoquant le droit constitutionnel à l'IVG. Concernant le mariage homosexuel, elle s'y est opposé en 2013 avant d'exprimer ses regrets l'an dernier. Sa prise de position avait provoqué un conflit familial avec sa sœur Mary, mariée à une femme.
fille d'un ancien vice-président
Elizabeth «Liz» Cheney est la fille aînée de Richard «Dick» Cheney, ancien vice-président de George W. Bush (2001-2009).
Favorable au port d'arme, opposé à l'avortement, ce républicain incarnait la politique néo-conservatrice et interventioniste du président Bush, reprise par sa fille aujourd'hui.
Joué par Christian Bale dans le film «Vice», qui raconte son parcours, Dick Cheney est critiqué pour avoir soutenu l'intervention américaine en Irak en 2001. Il aurait notamment fait pression sur Colin Powell, secrétaire d'Etat à l'époque, pour qu'il prononce son célèbre discours sur les prétendues «armes de destructions massives» détenues par l'Irak.