Dans un «livre blanc», Pékin a indiqué ce mercredi sa volonté de ne laisser «aucune marge de manœuvre» aux partisans d'une indépendance de Taïwan, soulignant la possibilité de «l'usage de la force».
Le ton monte. La Chine a promis ce mercredi de ne laisser «aucune marge de manœuvre» aux partisans d'une indépendance de Taïwan, soulignant que «l'usage de la force» pour reconquérir l'île restait sur la table «en dernier recours».
Le Bureau des affaires de Taïwan, un organisme du gouvernement chinois, a publié mercredi 10 août un «livre blanc» détaillant la manière dont Pékin envisage de reprendre l'île, notamment via des incitations économiques. «Nous sommes disposés à créer un vaste espace (de coopération) afin de parvenir à une réunification pacifique», indique le document. «Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan».
«Nous ne promettons pas de renoncer à l'usage de la force», précise par ailleurs le livre blanc de Pékin. Le livre fait également miroiter la prospérité économique après la «réunification». La Chine propose ainsi de renforcer les liens culturels, en matière de sécurité sociale, de santé ou encore d'encourager une meilleure «intégration» économique.
Un sejour perçu comme une provocation
Ce nouvel avertissement intervient après d'importants exercices militaires chinois effectués ces derniers jours autour de l'île, en réplique à la visite à Taipei de la numéro trois américaine Nancy Pelosi.
En effet, le séjour de la présidente de la Chambre des Représentants a été perçu par Pékin comme une provocation, les États-Unis s'étant engagés à n'avoir aucune relation officielle avec le territoire insulaire revendiqué par la Chine.
S'exprimant depuis Washington, Mme Pelosi s'est dite «fière» de son déplacement qui avait pour objectif «de montrer le soutien des Etats-Unis à l'île». «Nous ne laisserons pas la Chine isoler Taïwan», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse faisant le bilan de sa tournée asiatique et accusant Pékin d'avoir pris sa visite pour prétexte pour intensifier sa pression sur l'île.
La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
En sept décennies, l'armée communiste n'a jamais pu conquérir l'île, restée sous le contrôle de la République de Chine - le régime qui gouvernait jadis la Chine continentale et ne gouverne plus aujourd'hui que Taïwan.