L'Ukraine et la Russie viennent de signer, ce vendredi 22 juillet, un accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire, avec l'aide de la Turquie et de l'Onu, lors d'une cérémonie historique entre pays en guerre.
Un accord difficilement arraché. Alors que les exportations de céréales avaient été largement réduites depuis le début de la Guerre en Ukraine, envahie par la Russie, les deux pays – qui représentent 30 % du commerce mondial de blé à eux deux – ont fini par trouver un accord ce vendredi.
Des tonnes de blé entassés en Ukraine
Négocié depuis avril sous l'impulsion du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, cet accord doit considérablement soulager l'ensemble des pays dépendants des marchés russe et ukrainien, à l'instar de l'Angleterre ou de la France.
A tel point que le patron de l'Onu s'est déplacé en personne au palais de Dolmabahçe, à Istanbul, pour assister à la signature de cet accord, non sans remercier au passage la Russie et l'Ukraine, capables de «surmonter leurs divergences pour faire place à une initiative au service de tous».
L'accord sera valable pendant «120 jours», soit quatre mois, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes entassées dans les silos d'Ukraine alors qu'une nouvelle récolte approche.
Une grande victoire, alors que 47 millions de personnes supplémentaires sont exposées à «une faim aiguë» depuis le début de la guerre, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).
L'accord «doit être mis en œuvre»
Et António Guterres a témoigné du caractère «sans précédent» de cet accord conclu entre deux pays en guerre, il a toutefois appuyé sur l'importance que celui-ci soit «pleinement mis en œuvre».
The agreements signed by Ukraine, Russia, Turkey & @UN are a critical step in overcoming the global food insecurity caused by Russia‘s aggression against Ukraine.
EU remains committed to help #Ukraine bring as much of its grain into global markets as possible.
Full Statement: https://t.co/fAC3vuh7nY— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) July 22, 2022
«L'accord d'Istanbul est un pas dans la bonne direction pour vaincre l'insécurité alimentaire causée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nous appelons à sa mise en œuvre rapide», a également fait savoir le chef de la diplomatie de l'Union Européenne Josep Borrell sur son compte Twitter.
La Commission européenne a en outre accordé son feu vert pour prolonger en 2023 des dérogations sur les règles environnementales concernant les jachères et la rotation des cultures, afin de permettre aux Vingt-Sept de renforcer leur production céréalière face à l'impact de la guerre en Ukraine.