Selon la présidence turque, l'Ukraine et la Russie doivent signer un accord sur les exportations de céréales ce vendredi, à Istanbul.
La crise alimentaire engendrée par la guerre en Ukraine pourrait connaître une issue. Ce jeudi 21 juillet, la présidence turque a annoncé que des représentants de la Russie et de l'Ukraine vont se rencontrer vendredi à Istanbul. Ils doivent signer un accord sur les exportations de céréales.
La cérémonie est prévue à 13h30 GMT, au palais de Dolmabahçe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres et plusieurs négociateurs impliqués dans ce dossier seront également présents.
Concrètement, cet accord devrait permettre une sortie par la Mer noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et un allègement des entraves à l'exportation de grains et engrais russes.
Il est le résultat d'un travail de longue haleine mené notamment par Martin Griffiths, le patron de l'ONU. Son secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires s'est occupé de la négociation liée à l'exportation des céréales ukrainiennes. Le plan imaginé prévoit des corridors sécurisés et des cessez-le-feu localisés sur les zones de passage.
Des «promesses» pour lever les blocages
Rebeca Grynspan, qui dirige l'agence onusienne Unctad sur le commerce et le développement, a par ailleurs négocié avec Moscou. Elle s'est chargée des discussions concernant l'allègement des restrictions touchant de manière indirecte l'exportation de céréales et engrais russes à la suite des sanctions internationales imposées notamment par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Car, comme l'a expliqué Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères invité sur le plateau de la chaîne de télévision publique TRT, «même si les produits (agricoles) russes ne sont pas concernés par les sanctions, il y a des blocages concernant le transport maritime, les assurances et le système bancaire». Les Etats-Unis et l'Union européenne ont donc «fait des promesses pour les lever», afin de permettre un accès mondial à ces denrées.
Plus globalement, il est vraisemblablement prévu que la Turquie se charge de l'inspection des navires commerciaux, pour s'assurer que ceux partant en direction d'Odessa pour chercher des céréales ne contiennent par d'armes. Un centre de coordination, conduit par des experts onusiens spécialistes de la navigation maritime, devrait d'ailleurs voir le jour à Istanbul.
Cet accord entre l'Ukraine et la Russie est porteur d'espoir puisque la crise alimentaire causée par le conflit menace plusieurs pays d'un risque de famine, notamment en Afrique subsaharienne, au Liban et en Egypte. Sa signature, vendredi, devrait faire baisser les cours des céréales, en très forte croissance ces derniers mois.