Après avoir accusé les Russes de voler les récoltes céréalières d’Ukraine, le porte-parole du ministère des affaires étrangères ukrainien, Oleg Nikolenko, a de nouveau accusé la Russie de brûler les cultures, ce vendredi.
Des récoltes parties en fumée. Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son 135e jour ce samedi, Kiev a accusé Moscou de mettre le feu à ses champs de céréales. C’est Oleg Nikolenko, le porte-parole du ministère des affaires étrangères ukrainien, qui a pointé du doigt la Russie à travers un tweet accompagné d’une image comme preuve à l’appui, ce 8 juillet.
«Les troupes russes ont incendié des champs de céréales dans la fertile région ukrainienne de Zaporijia», peut-on lire avec cette photo représentant un paysage de champs de blés en flamme.
Le porte-parole ukrainien a également tenu à rappeler : «Souvenez-vous de cette image chaque fois que les Russes disent qu’ils se soucient de la sécurité alimentaire mondiale. Des millions de personnes à travers le monde seront confrontées à la faim, parce que la Russie a lancé une guerre brutale contre l’Ukraine».
Russia’s troops set fire to grain fields in Ukraine’s fertile Zaporizhzhia region. Remember this picture every time Russians say they care about global food security. Millions of people across the world will face hunger - because Russia launched a brutal war against Ukraine. pic.twitter.com/8BktmNCM79
— Oleg Nikolenko (@OlegNikolenko_) July 8, 2022
Appuyé par le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko, il a également dénoncé l’attitude de l’armée russe. «Il y a des incendies massifs dans les champs, qui sont intentionnellement causés par l’ennemi. Ils essaient de détruire les récoltes par tous les moyens» a-t-il estimé.
Menace d'une crise alimentaire mondiale
La Nasa a estimé que la Russie détenait le contrôle sur 22% des terres agricoles ukrainiennes, en s’appuyant sur des images satellites prises le 13 juin dernier. Longtemps considéré comme l’un des greniers à blé, l’Ukraine qui envoyait 5 à 6 millions de tonnes de céréales par mois avant la guerre est désormais obligée de revoir à la baisse ses exportations.
Cette importante diminution des denrées alimentaires menace fortement le monde d’une crise alimentaire. La directrice du Programme sur les récoltes de l’agence spatiale américaine a d’ailleurs souligné que «nous sommes au premier stade d’une crise alimentaire qui va probablement affecter chaque pays et chaque personne dans le monde d’une certaine façon».
Vendredi, lors du G20 qui s’est déroulé à Bali, la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi a fait savoir que les participants «ont exprimé leurs profondes inquiétudes à propos des conséquences humanitaires de la guerre». Elle a également ajouté que «l’effet de la guerre se fait sentir dans le monde entier, sur l’alimentation, l’énergie et les budgets, et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés».