Le Parlement du Sri Lanka se réunit mercredi 20 juillet 2022 pour désigner un nouveau président pour remplacer Gotabaya Rajapaksa, en fuite après la prise d'assaut de son palais la semaine dernière par une foule en colère.
Après la fuite du président Gotabaya Rajapaksa, le Sri Lanka s'apprête à choisir un nouveau président. Le vote aura lieu ce mercredi 20 juillet au Parlement. Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, qui exerce actuellement l'intérim de la présidence, est considéré comme le favori pour emporter ce vote à bulletins secrets auprès des 225 députés, et prendre la tête du Sri Lanka jusqu'à la fin du mandat de M. Rajapaksa en novembre 2024.
Mardi 19 juillet dans l'après-midi, des milliers d'étudiants ont manifesté à Colombo leur opposition à ce cacique de 73 ans, qui a été six fois Premier ministre. Les manifestants voient en lui un allié et un protecteur du clan Rajapaksa. «Nous n'avons pas peur de Ranil» a déclaré Wasantha Mudalige, un leader étudiant, «nous le chasserons comme nous l'avons fait pour Gotabaya».
En tant que président par intérim, Ranil Wickremesinghe a prolongé l'état d'urgence, qui confère à la police et aux forces de sécurité des pouvoirs étendus. Il a donc ordonné l'expulsion des manifestants des bâtiments officiels qu'ils occupaient dans le centre de Colombo.
Le principal adversaire de M. Wickremesinghe lors du vote sera l'ancien ministre de l'Education Dullas Alahapperuma, un ex-journaliste soutenu par l'opposition. Il a promis à son peuple de former «un véritable gouvernement consensuel pour la première fois de notre histoire». Dullas Alahapperuma aura le soutient de l'opposition, après le retrait de la candidature de Sajith Premadasa.
Les Sri-Lankais espèrent un plan de sauvetage du FMI
Cependant, Ranil Wickremesinghe dispose du soutien du SLPP, le parti des Rajapaksa, qui comprend le plus grand nombre de sièges au Parlement. L'ancien président Mahinda Rajapaksa, frère aîné de Gotabaya et chef du clan familial, est toujours dans le pays et, selon des sources du parti, continue d'exercer des pressions sur les députés afin qu'ils soutiennent Ranil Wickremesinghe.
Le vainqueur du scrutin héritera d'un pays de 22 millions d'habitants ravagé par une crise économique catastrophique qui provoque pénuries d'aliments, de médicaments et de carburants. L'île, qui a fait défaut en avril sur sa dette étrangère de 51 milliards de dollars, n'a même plus assez de devises pour financer ses importations essentielles, et espère un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI).
Pour rappel, Gotabaya Rajapaksa avait fui précipitamment son palais envahi par la foule en colère le 9 juillet dernier et s'est réfugié aux Maldives, puis à Singapour, d'où il a démissionné.