Plusieurs milliers d'étudiants se sont massés dimanche 24 avril près de la résidence du Premier ministre srilankais Mahinda Rajapaksa à Colombo. Ces derniers ont tenté de pénétrer dans la propriété, lors d'une manifestation pour exiger sa démission face à la grave crise économique que traverse le Sri Lanka.
Des dirigeants étudiants ont escaladé le mur qui entoure la propriété de Mahinda Rajapaksa après que la police eut dressé des barricades dans plusieurs artères autour de la capitale afin d'empêcher une jonction entre les protestataires et d'autres manifestants.
Samedi, le Premier ministre a refusé de démissionner, après le soutien apporté par son ministre des Médias et des responsables de son parti aux manifestants appelant à sa démission.
«Vous pouvez bloquer la route, mais vous ne pouvez pas arrêter notre lutte jusqu'à ce que tout le gouvernement parte», a déclaré un dirigeant étudiant non identifié.
La police a indiqué que Mahinda Rajapaksa, chef du clan familial qui comprend également son frère, le président Gotabaya Rajapaksa, ne se trouvait pas sur les lieux au moment de la manifestation et que la foule s'était dispersée d'une manière pacifique.
Le Sri Lanka au cœur d’une crise économique
Depuis plus de deux semaines, des milliers de protestataires campent quotidiennement devant le bureau du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission et celle de son frère aîné Mahinda Rajapaksa.
Des foules de manifestants ont tenté d'investir les résidences et bureaux des membres du gouvernement. Cette semaine un homme a été tué dans des tirs de la police lors d'une manifestation à Rambukkana (centre).
L'économie srilankaise s'est effondrée après la crise due à la pandémie de coronavirus qui a notamment anéanti le secteur vital du tourisme. Le pays, qui connaît une inflation record, est incapable de financer les importations de produits essentiels, ce qui entraîne des pénuries de riz, lait en poudre, sucre, farine et médicaments.
Le carburant et le courant électrique sont rationnés, de longues files d'attente se formant devant les stations-service. Le ministre des Finances Ali Sabry, qui se trouve à Washington pour négocier un prêt du Fonds monétaire international, a averti vendredi que la situation économique pourrait encore s'aggraver.