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Consommer 20% de viande en moins pourrait réduire de moitié la déforestation, selon une étude

L'élevage de bovin émet une grande quantité de gaz à effet de serre, notamment du méthane. L'élevage de bovin émet une grande quantité de gaz à effet de serre, notamment du méthane. [ Crédit Philippe HUGUEN / AFP ]

Remplacer 20 % de la consommation mondiale de viande de bœuf par un substitut végétal au cours des trente prochaines années permettrait de réduire de moitié la déforestation dans le monde et les émissions de carbone qui y sont associées, selon des scientifiques.

Des chercheurs de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact climatique, en Allemagne, ont estimé que remplacer une partie de la consommation de bœuf et d’agneau par des substituts permettrait de réduire drastiquement son impact sur l’environnement, selon un article publié dans la revue scientifique Nature.

Ils ont notamment calculé que remplacer la moitié de la consommation de viande rouge par des protéines microbiennes permettrait de réduire de plus de 80 % la perte d'arbres et la pollution par le CO2. Ces protéines sont cultivées dans les cuves en acier par la fermentation d’un champignon avec du glucose d’autres nutriments.

Ce substitut de viande a fait son apparition au Royaume-Uni dans les années 1980 et serait, selon les scientifiques, facilement disponible dans de nombreux pays à travers le monde. «La mycoprotéine est un substitut idéal pour la viande parce qu'elle est riche en protéines et contient tous les acides aminés essentiels», selon Hanna Tuomisto, chercheuse à l'Université d'Helsinki, qui n'a pas pris part à l'étude.

L'élevage bovin très émetteur de gaz à effet de serre

L’élevage bovin est l’un des principaux facteurs de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre. En effet, de nombreuses forêts sont décimées pour étendre les surfaces agricoles pour des pâturages, mais également pour cultiver des plantes destinées à nourrir le bétail, comme le soja. D’autres parts, les ruminants, comme les bœufs, sont une source majeure de méthane (principalement par leurs rots), un gaz à effet de serre 30 fois plus puissant que le CO2 sur une échelle de 100 ans.

«Avec un changement relativement petit dans la consommation de viande de ruminants, les émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation tropicale peuvent être fortement réduites, a assuré à l'AFP Florian Humpenoder, l’un des principaux auteurs de l’étude. C'est une importante contribution pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris pour le climat», a-t-il fait valoir.

Plusieurs rapports d’organismes internationaux cette dernière année ont alerté sur le fait que l’objectif du Giec de maintenir le réchauffement de la planète à +1,5 degré d’ici à la fin du siècle est sérieusement menacé.

En supposant que les méthodes agricoles et les habitudes de consommation actuelles se maintiennent dans les trente prochaines années, la superficie mondiale des pâturages augmenterait de près d'un million de kilomètres carrés.

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