Les livraisons de gaz russe vers les pays de l'UE et la Turquie ont fortement baissé entre janvier et avril par rapport à cette même période en 2021, tandis que celles vers la Chine ont explosé, a annoncé dimanche Gazprom. La baisse enregistrée est de près de 27%.
«Les exportations vers les pays hors CEI (l'UE et la Turquie, ndlr) se sont élevées à 50,1 milliards de mètres cubes, soit 26,9% de moins qu'à la même période de 2021», a indiqué dans un communiqué le groupe contrôlé par l'Etat russe, sans fournir d'explication.
Gazprom précise continuer de fournir du gaz «en pleine conformité avec les obligations contractuelles». Sur cette même période, le géant gazier a indiqué que sa production était en baisse de 2,5% sur un an, à 175,4 milliards de mètres cubes.
Les livraisons vers le marché intérieur ont elles aussi diminué, de 3,7 %, «notamment en raison du temps chaud de février». Les exportations vers la Chine ont en revanche explosé, grimpant de 60% sur un an via le gazoduc Power of Siberia.
Le marché du gaz asiatique en forte expansion
Gazprom a par ailleurs indiqué que les réserves de gaz dans les installations de stockage souterrain européennes étaient de 6,9 milliards de mètres cubes.
«Pour atteindre l'objectif de remplissage à 90% des installations de stockage affiché par l'Union européenne, les entreprises devront pomper 56 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz», affirme Gazprom.
«La reconstitution des réserves de gaz dans les installations souterraines en Europe est un défi très sérieux», a assuré le groupe, soulignant que la capacité de livraison journalière avait des limites techniques et que «la quantité totale de gaz disponible sur le marché européen dépend fortement de la demande sur le marché asiatique en pleine croissance».
Les prix de l'énergie flambent en Europe, l'UE n'ayant pour l'instant pas pu se résoudre à mettre en place un embargo de pétrole et gaz russes. En 2021, Gazprom a affiché un bénéfice net record multiplié par treize sur un an, à 2.159 milliards de roubles (près de 28 milliards d'euros au taux actuel), porté par la forte croissance de la demande en hydrocarbures.