Le gazier russe Gazprom suspend dès aujourd’hui ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. Moscou leur reproche de ne pas avoir payé en roubles.
Ces deux pays membres de l’Otan ont assuré être prêts à faire face à cette coupure de gaz russe et se sont préparés à trouver d’autres sources d’approvisionnement. Cependant, la Bulgarie serait dépendante à 90% du gaz russe, et la Pologne à 45%. Le gouvernement bulgare a toutefois assuré que des mesures de restriction de consommation n’étaient pas prévues «à l’heure actuelle».
«Il n'y aura pas de pénurie de gaz dans les foyers polonais», a écrit sur Twitter la ministre polonaise du Climat, Anna Moskwa. «Depuis le premier jour de la guerre, nous avons déclaré que nous étions prêts à une indépendance totale vis-à-vis des matières premières russes», a-t-elle ajouté.
Refus de payer en roubles
Depuis l’application des sanctions de l’Union européenne et des États-Unis contre la Russie, Moscou a annoncé que les pays de l’UE devraient payer leur gaz en roubles depuis des comptes russes, sous peine d’interrompre les livraisons. Une règle que n'ont pas acceptée nombre d'acheteurs de gaz russe, en vertu des contrats qui lient Gazprom et ses clients, dans lesquels cette exigence ne figure pas puisqu'ils ont été signés avant l'invasion russe en Ukraine. La plupart des transactions s'effectuent en euros ou en dollars. Seule la Hongrie a accepté de régler ses paiements en roubles.
«La partie bulgare s'est pleinement acquittée de ses obligations et a effectué tous les paiements requis dans le cadre du contrat en temps voulu», a réagi le gouvernement, qui dénonce «la nouvelle procédure de paiement en deux étapes proposée par la partie russe». «Elle n'est pas conforme au contrat existant jusqu'à la fin de cette année et présente des risques importants pour la partie bulgare, notamment celui d'effectuer des paiements sans recevoir aucune livraison de gaz de la partie russe», a-t-il ajouté.
Selon Associated Press, l’entreprise PGNiG, le gazier polonais, a déclaré qu’elle envisageait une action en justice concernant la demande de paiement de Moscou.
Cette interruption de livraison de gaz naturel par la Russie en Bulgarie et en Pologne pourrait encore aggraver les risques de pénurie en Europe, et faire monter les prix.
Kiril Petkov, Premier ministre bulgare, a dénoncé «un chantage (...) constituant une grave violation du contrat», a déclaré Kiril Petkov unissant son pays à l'entreprise russe.