Le compte à rebours est lancé. A quelques heures désormais du lundi 9 mai, le Kremlin semble préparer une démonstration de force. Cette date particulièrement symbolique pour la Russie pourrait bien marquer un tournant dans l’offensive du pays contre l’Ukraine.
«Le 9 mai est une fête nationale, un rendez-vous militaire important et il est à peu près sûr que, pour le président Poutine, ce doit être un jour de victoire», a affirmé le président de la République Emmanuel Macron le 8 avril dernier. En effet, la date concorde avec la «fête de la victoire de la guerre patriotique».
Concrètement, le 9 mai commémore ainsi en Russie l’anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie, en 1945. Au cours de cette journée nationaliste, les Russes paradent en arborant le ruban de Saint-Georges, emblème symbole de la valeur militaire. Après un discours du maître du Kremlin, des milliers de soldats et d’engins militaires prennent à leur tour part au défilé.
Alors que Vladimir Poutine avait affirmé vouloir «dénazifier» l’Ukraine, l’évènement aura cette année une symbolique particulière.
l'annonce d'une guerre totale
Si le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a simplement évoqué l’organisation de défilés militaires dans vingt-huit villes russes, la communauté internationale s’attend à une démonstration de force du Kremlin.
D’après Emmanuel Macron, les combats risquent de s’intensifier car les forces militaires russes «vont concentrer leurs efforts dans le Donbass». Le président français a également affirmé craindre «des scènes très difficiles dans les prochaines semaines». Prise totale du port stratégique de Marioupol, intégration du Donbass à la Russie, expansion des combats à la Moldavie … l’offensive risque en effet de monter d’un cran avec l’annonce d’une guerre totale.
De surcroît, le président russe tentera de se présenter devant la population avec un bilan positif de son offensive contre l’Ukraine. «Poutine va parler de victoire. C’est là tout l’intérêt des commémorations : établir un lien symbolique entre un événement passé et le présent. Mais le moment sera intéressant parce qu’il intervient dans un contexte de relative incertitude sur l’évolution de la guerre», a expliqué Jean-François Fayet, historien des mondes russes et soviétiques. Dans les colonnes de Libération, le chercheur a toutefois reconnu qu’«il n’y aurait pas de surprise».
Alors que Moscou préparait un défilé militaire à Marioupol - d'après les renseignements ukrainiens - la Russie a finalement affirmé, ce vendredi 6 mai, ne prévoir aucune célébration dans cette ville stratégique dans laquelle sont retranchés les derniers combattants ukrainiens.
«L’heure viendra où une grande célébration auria lieu là-bas», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.