Les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi une nouvelle vague de sanctions économiques et financières contre la Russie. Qualifiées de «dévastatrices», elles visent notamment le secteur bancaire et les filles de Vladimir Poutine.
«Nous privons (la Russie) de capitaux, nous la privons de technologie, nous la privons de talents et l'ensemble des mesures que nous prenons créent une spirale qui s'accélère au fur et à mesure que Poutine continue l'escalade», a expliqué un haut responsable américain sous couvert d'anonymat lors d'une conférence téléphonique.
En plus d'interdire tous les nouveaux investissements en Russie, une mesure annoncée mardi, l'exécutif américain va imposer les contraintes les plus sévères qui soient à l'incontournable banque publique Sberbank et à la plus grande banque privée du pays, Alfa Bank.
Ces institutions, déjà visées par des sanctions moins lourdes, subiront un gel de tous leurs avoirs «en contact avec le système financier américain», et seront interdites de toute transaction avec des acteurs américains, selon la Maison Blanche.
Le secteur de l'énergie ménagé
Les Etats-Unis vont également sanctionner «de grandes entreprises publiques stratégiques», mais n'ont pas immédiatement dévoilé de liste.
L'exécutif américain a toutefois indiqué que ces mesures destinées à faire de la Russie un Etat «paria» de l'économie mondialisée ménageraient des exceptions pour ce qui a trait au secteur de l'énergie, la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine. La Maison Blanche répète toute sanction est étroitement coordonnée avec les alliés des Américains, en particulier avec les Européens qui sont très dépendants du gaz russe.
Les Etats-Unis avaient par ailleurs décidé en début de semaine d'interdire à la Russie de rembourser sa dette en dollars, faisant croître le risque d'un défaut de paiement.
Les filles de Vladimir Poutine visées
Washington va également sanctionner les deux filles du président russe : leurs avoirs aux Etats-Unis seront gelés et leurs liens avec le système financier américain sectionnés. Le même traitement sera appliqué à la femme et à la fille du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ainsi qu'aux membres du Conseil de sécurité russe, dont fait partie notamment l'ancien président et premier ministre Dmitri Medvedev.
En même temps que tombaient les nouvelles sanctions, les Etats-Unis ont annoncé l'inculpation du milliardaire Konstantin Malofeev. L'oligarque, considéré comme l'une des principales sources de financement des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, est accusé d'avoir «tenté d'échapper aux sanctions en utilisant des complices pour acquérir et diriger en cachette des médias à travers l'Europe».
Le Royaume-Uni a lui aussi durci ses sanctions contre Moscou mercredi, en s'en prenant comme les Etats-Unis à Sberbank, et en annonçant la fin des importations de charbon russe.
Selon Washington, la Russie pourrait voir son économie s'effondrer de quelque 15 % cette année.