Au pied du monumental rucher d'Inzerki, dans le sud-ouest du Maroc, le silence a remplacé le bourdonnement des abeilles. Ce silence est synonyme d'un désastre écologique précipité par la disparition des colonies.
Ce phénomène, observé à l'échelle nationale, est provoqué par une sécheresse hors norme et le changement climatique, selon des experts.
«A cette période de l'année, l'espace est censé être empli du bourdonnement des abeilles. Aujourd'hui, elles meurent à un rythme vertigineux», a déploré auprès de l'Agence France-Presse l'apiculteur Brahim Chatoui, en inspectant ses essaims.
Considéré comme «le plus ancien et le plus grand rucher collectif traditionnel au monde», selon les spécialistes, ce site datant de 1850 n'est pas le seul frappé par la mortalité des hyménoptères.
Un phénomène qui se répand
D'autres régions marocaines sont touchées. «Les pertes sont considérables rien que dans la région de Béni Mellal-Khénifra, elles sont estimées à 100.000 ruches depuis le mois d'août», s'est alarmé Mohamed Choudani, de l'Union des apiculteurs du Maroc (UAM).
Le pays comptait 910.000 ruches exploitées par 36.000 apiculteurs recensés en 2019 contre un peu moins de 570.000 en 2009, selon les statistiques officielles.