L'Australie a dévoilé ce samedi un accord de compensation massive avec le fabricant français de sous-marins Naval Group. Cet accord met un terme financier à un conflit qui a envenimé les relations entre Canberra et Paris pendant près d'un an.
C’est un incident diplomatique aux lourdes conséquences. Et pour cause, l’entreprise française a accepté 555 millions d’euros, un «règlement juste et équitable» d’après Anthony Albanese, le nouveau Premier ministre australien.
«Cet accord est important parce qu'il va nous permettre d’ouvrir une nouvelle page dans notre relation bilatérale avec l’Australie et de regarder vers l’avant», a déclaré le ministre des Armées français Sébastien Lecornu.
L'an dernier le Premier ministre australien d’alors, Scott Morrison, avait rompu le contrat de livraison de sous-marins français d’une valeur de 56 milliards d'euros, au profit d'un accord de sécurité historique avec Washington et Londres pour des alternatives à propulsion nucléaire.
Accusé de tromperie par le président Emmanuel Macron, les relations entre les deux pays s’étaient détériorées jusqu’à l’élection en mai d’Anthony Albanese. Depuis son arrivée, ce dernier s’est empressé de rétablir les relations tendues avec la France, la Nouvelle-Zélande ou encore les nations insulaires du Pacifique.
2,4 milliards de dollars
L'échec du contrat des sous-marins français aura en réalité coûté 2,4 milliards de dollars aux contribuables australiens, sans qu'ils aient pu en tirer un quelconque bénéfice.
Face à une Chine influente dans la région, le contrat de sous-marins constitue une pièce maîtresse de la stratégie australienne. Les sous-marins à propulsion nucléaire pourraient ainsi permettre à l'Australie d'opérer de façon plus furtive et plus dissuasive vis-à-vis de la Chine.
Toutefois, une grande incertitude règne sur l'échéance à laquelle l'Australie pourra effectivement posséder ces appareils.
Selon une étude publiée en décembre par l'Institut australien de politique stratégique, le programme AUKUS coûtera plus de 80 milliards de dollars et prendra des décennies avant d'être opérationnel.