En direct
A suivre

Crise des sous-marins : la fuite d'un SMS adressé par Emmanuel Macron au Premier ministre australien crée la controverse

Scott Morrison et Emmanuel Macron lors d'une rencontre en juin 2021. [THOMAS SAMSON / AFP]

Le président de la République était-il au courant que la crise des sous-marins se profilait à l’horizon ? Le Daily Telegraph, un quotidien australien, a publié un échange de SMS entre Emmanuel Macron et le Premier ministre australien qui pourrait aller dans le sens de cette théorie.

«Dois-je m'attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ?» avait écrit Emmanuel Macron, au Premier ministre australien, Scott Morrison, le 14 septembre dernier, seulement deux jours avant l’annonce de l’accord entre l’Australie et les États-Unis et qui annulait de facto le contrat passé avec la France.

Ce SMS, publié ce lundi 1er novembre dans la soirée par la presse australienne, est la réponse du président français à une demande d’entretien téléphonique non-satisfaite, proposée par Scott Morrison.

La fuite de cette conversation entre les deux hommes d’État, laisse entendre qu’Emmanuel Macron était au courant du danger qui planait sur le contrat des sous-marins évalué à 40 milliards de dollars (34 milliards d'euros environ, NDLR).

Une fuite de SMS inélégante

Assumée à demi-mot par le Premier ministre australien, celle-ci n’a pas plu à l’entourage du président de la République. L'Elysée estime du reste que ce message ne prouvait en aucun cas qu’Emmanuel Macron était au courant de l’annulation prochaine du contrat des sous-marins.

C'est un acte de duplicité inconnu dans les relations entre gouvernements. La fiabilité de Scott Morrison est en cause. Elysée à CNEWS

«Nous avons encore passé une étape supplémentaire dans la pratique par Scott Morrison de méthodes très inélégantes et inefficaces», a indiqué un proche d'Emmanuel Macron à CNEWS, ajoutant qu'il s'agit «d'un acte de duplicité qui est quasiment inconnu dans les relations entre gouvernements». «La fiabilité de Scott Morrison est en cause», a déploré cette source.

L'ambiance est d'ailleurs si tendue entre Paris et Canberra que selon cette source élyséenne, Scott Morrison «ferait bien de mettre autant de vigueur et d'effort pour être au rendez-vous des engagements pour le climat. Son sujet du moment devrait être la Cop26.»

A l'inverse, ce proche d’Emmanuel Macron estime que, «ce SMS montre qu’au contraire le président ne savait pas qu’ils dénonceraient le contrat.» Pour lui, la question du chef d’État faisait référence au point d’étape prévue le 15 septembre avec le constructeur Naval Group.

Toujours selon une source proche du pensionnaire de l'Elysée, il n'y a pour le moment «plus de confiance» avec l'Australie qui n'a pas donné d'éléments «pour avancer sur des pistes de collaboration». «Nous nous poursuivons notre stratégie indopacifique, a-t-elle ajouté. Le Président a profité du G20 pour avoir des échanges avec les acteurs clefs de la région : Inde, Singapour, Corée de Sud, Indonésie». Des «partenaires qui reconnaissent notre rôle dans la zone, partage nos valeurs et ont la volonté de construire un agenda positif dans la région».

Le 16 septembre dernier, les gouvernements australien et américain ont annoncé avoir conclu un accord qui remplacerait celui passer entre la France et l’Australie. Cette rupture de contrat avait engendré une crise diplomatique sans précédent entre les trois pays.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités