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Guerre en Ukraine : quelles sont les sanctions qui vont frapper la Russie ?

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Joe Biden à Bruxelles, en juin 2021.[KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Les Occidentaux ont mis en place leurs premières sanctions contre la Russie après la reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des régions séparatistes de l'Est de l'Ukraine. De nouvelles mesures devraient être annoncées après l'invasion du pays par l'armée russe ce jeudi.

Les Etats-Unis ont indiqué mardi 22 février qu'ils allaient attaquer sur trois fronts : la dette souveraine russe, le financement des dépenses militaires et les oligarques proches du président russe Vladimir Poutine.

«Avec nos alliés, nous avons coupé le gouvernement russe, la Banque centrale russe et les fonds souverains russes de tout nouveau financement en provenance des Etats-Unis et de l'Europe», a détaillé le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Daleep Singh.

Une mesure qui pourrait peser sur la valeur du rouble et renchérir le coût pour les consommateurs russes des produits importés.

Les banques russes et les proches de Poutine visés

Deux banques publiques russes, Vnesheconombank (VEB) et Promsvyazbank (PSB), sont également visées. La première est la «tirelire» du Kremlin, selon Daleep Singh, et la seconde est décrite par le département du Trésor comme «cruciale pour le secteur de la défense». Concrètement, «ces banques ne peuvent plus effectuer de transactions avec les Etats-Unis ni avec l'Europe (...) et leurs actifs dans nos systèmes financiers respectifs seront gelés», a déclaré Daleep Singh.

Washington cible aussi cinq proches du président Vladimir Poutine et leurs familles, qui voient leurs avoirs aux Etats-Unis gelés et exclus du système financier américain.

Les Etats-Unis se réservent la possibilité de prendre des sanctions supplémentaires «qui auront un impact grave et durable sur l'économie russe». Il pourrait s'agir d'un ciblage de l'ensemble du secteur bancaire russe, de l'exclusion de la Russie du système international Swift (essentiel pour les échanges bancaires internationaux), ou encore de l'arrêt des flux de composants high-tech américains vers la Russie.

En réaction, la Russie a promis ce mercredi une riposte «forte» et «douloureuse» aux sanctions américaines. «Il ne doit pas y avoir de doute : il y aura une riposte forte aux sanctions, pas forcément symétrique, mais bien calculée et douloureuse pour la partie américaine», a ainsi assuré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les Vingt-Sept préparent un nouveau train de sanctions qui sera le «plus sévère jamais mis en œuvre». Un sommet exceptionnel a été convoqué jeudi 24 février au soir à Bruxelles.

L'UE vise les députés de la Douma

L'Union européenne a également approuvé un «paquet de sanctions» qui sont entées en vigueur mercredi soir. Ces mesures, conçues pour faire «très mal à la Russie» consistent en un gel d'avoirs et une interdiction de visas pour les 351 députés russes de la Douma qui ont approuvé la reconnaissance de l'indépendance des territoires séparatistes.

«Les sanctions cibleront également 23 individus et entités qui contribuent à miner ou menacer l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sa souveraineté et son indépendance», a détaillé le chef de la diplomatie Josep Borrell en évoquant «les acteurs du secteur de la défense», «ceux qui ont lancé une campagne de désinformation contre l'Ukraine» et «les banques qui financent les responsables russes et d'autres opérations» dans les territoires séparatistes.

L'UE compte également cibler «les relations économiques» avec les deux régions séparatistes et «la capacité de l'Etat russe et de son gouvernement à accéder à notre marché financier et aux marchés de capitaux européens pour refinancer leur dette».

L'allemagne s'attaque au secteur énergétique

D'autres pays ont à leur échelle aussi pris des sanctions contre Moscou. C'est le cas de la Grande-Bretagne, du Canada, du Japon ou de l'Allemagne qui a suspendu la mise en service du gazoduc Nord Stream 2.

Ces mesures de rétorsion viennent s'ajouter à celles déjà mises en place après l'invasion de la Crimée par la Russie en 2014.

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