La nuit du lundi 21 février 2022 a marqué un tournant dans la crise opposant l’Ukraine et la Russie. Après l’annonce de la reconnaissance des territoires séparatistes par la Russie, les tensions sont au plus fort.
L’annonce de Vladimir Poutine à la télévision russe a signé le début d’une nouvelle étape dans cette crise. Le président de la fédération russe a estimé «nécessaire de prendre une décision attendue depuis longtemps, de reconnaître immédiatement l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk». Une décision qu’il demande à «l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie de soutenir puis de ratifier les traités d’amitié et d’assistance mutuelle avec les deux Républiques».
La reconnaissance de ces deux territoires séparatistes pro-russes met un terme aux efforts diplomatiques entre les occidentaux et la Russie. Dans la foulée de son allocution, Vladimir Poutine a ordonné à son armée d’entrer dans les territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine, face à ces menaces, le président ukrainien Volodymyr Zelensky attend de ses alliés occidentaux, un soutien clair et efficace à son pays face à la Russie. «Il est très important de voir maintenant qui est notre vrai ami» a-t-il déclaré.
La Russie condamnée à l’international
Dans un Tweet, Emmanuel Macron a vivement condamné la décision russe. «En reconnaissant les régions séparatistes de l’est de l’Ukraine, la Russie viole ses engagements et porte atteinte à la souveraineté de l’Ukraine. Je condamne cette décision», écrit le chef de l’État, alors que le pays est à la tête du Conseil de l’UE.
En reconnaissant les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine, la Russie viole ses engagements et porte atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. Je condamne cette décision. J’ai demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies et des sanctions européennes.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 21, 2022
De son côté Joe Biden a annoncé avoir pris des sanctions contre la Russie. «J’ai signé un décret visant à priver la Russie de la possibilité de tirer profit de ses violations flagrantes du droit international. Nous continuons à consulter étroitement alliés et partenaires, y compris l’Ukraine, sur les prochaines étapes.»
Réunion d’urgence à l’ONU
Lors de la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’est déroulée dans la nuit de lundi, la Chine, voisine frontalière de la Russie, a appelé l’ensemble des protagonistes de la crise ukrainienne à cesser l’escalade. L’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, a déclaré devant le Conseil de sécurité, «toutes les parties concernées doivent faire preuve de retenue et éviter toute action susceptible d'alimenter les tensions.»
Devant ce même Conseil, l’ambassadeur d’Ukraine, Sergiy Kyslytsya, a assuré que «les frontières internationalement reconnues» de son pays «resteront inchangées», peu importe les déclarations et les actions de la Russie.
Mardi matin, la Russie s’est dit prête aux négociations, alors que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, doit rencontrer son homologue américain, le secrétaire d’État, Antony Blinken, jeudi à Genève.