Après une semaine de débats houleux au Parlement, les autorités autrichiennes ont pris leur décision : la vaccination contre le Covid-19 sera obligatoire pour les adultes à partir de février. Un «projet sensible» qui fait figure de première en Europe.
Si le pass vaccinal s'impose dans un nombre croissant de pays, la vaccination obligatoire de tous les adultes reste de manière générale très clivante et n'est jusqu'ici entrée en vigueur qu'en Equateur, au Tadjikistan, au Turkménistan, en Indonésie et en Micronésie. En Autriche, la mesure, accusée de bafouer les libertés individuelles, a rencontré une franche opposition. 27.000 personnes manifestaient encore contre l'obligation vaccinale ce samedi.
Malgré cela, le projet a été jugé «conforme à la Constitution»par les autorités. Le gouvernement a justifié cette mesure par l'engorgement des hôpitaux et sa volonté d'arriver à un taux de vaccination de 90%, garant, selon ses experts, de l'immunité collective. Le texte a été soutenu par les conservateurs, les écologistes mais aussi par les cheffes des partis social-démocrate et libéral. Seule l'extrême droite s'y est opposée.
Le projet de loi, qui doit être définitivement adopté jeudi, prévoit une «phase d'adaptation», permettant aux récalcitrants de se faire vacciner «jusqu'à la mi-mars». Passé ce délai, «des contrôles seront effectués» et le fait de ne pas être vacciné constituera alors un «délit», passible d'une amende de 600 à 3.600 euros en cas de récidive.
Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a précisé que la vaccination obligatoire ne concernerait que les adultes de plus de 18 ans. Un temps envisagée, celle des mineurs de plus de 14 ans a finalement été abandonnée. Des exceptions sont par ailleurs prévues, notamment pour les femmes enceintes et toutes les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales.
D'après les chiffres du gouvernement autrichien, 78,5% de la population éligible dispose à l'heure actuelle d'un schéma vaccinal complet. Soit 5,8 millions d'habitants présentant un pass vaccinal à jour, sur les 7,4 millions concernés.