L'émergence d'une maladie neurologique touchant de jeunes patients dans la province du Nouveau-Brunswick inquiète les autorités canadiennes. A l'origine de celle-ci ? Les possibles conséquences environnementales de l'élevage de homards dans la région.
C'est un lanceur d'alerte qui a relancé le débat autour de cette mystérieuse maladie, qui affole les spécialistes de la médecine neurologique canadienne depuis plus de deux ans et qui touche désormais les jeunes adultes.
Selon un article du Guardian publié le 2 janvier à ce sujet, jusqu'à 150 personnes seraient actuellement concernées.
Interrogée par le quotidien britannique, une professionnelle de santé – employée du réseau de santé Vitalité responsable des hôpitaux de la province en question – a assuré que de plus en plus de cas suspects étaient dénombrés chez de jeunes patients en bonne santé, qui ne présentaient pourtant aucun antécédent.
PERTE DE POIDS, INSOMNIE, HALLUCINATION...
Selon elle, nombre d'entre eux développeraient des symptômes inquiétants «qui semblent évoluer très rapidement», tels qu'une perte de poids rapide, des insomnies et hallucinations comme «la sensation que des insectes grouillent sur leur peau» ou encore des pertes de faculté motrice et intellectuelle «au bout de dix-huit à trente-six mois», pouvant conduire au décès des patients.
En cause ? Les possibles conséquences environnementales de l'élevage de homard dans la région, alors que selon plusieurs théories, la découverte de concentrations élevées de BMAA – un acide aminé neurotoxique – prélevées sur les homards de la région – dont l'élevage est une industrie très importante du Nouveau-Brunswick – pourrait être à l'origine de cette épidémie.
Au printemps déjà, plusieurs médias canadiens avaient fait état d'une mystérieuse maladie, dont les symptômes se rapprochaient de celle dite «de Creutzfeldt-Jakob». Déjà 43 cas avaient alors été recensés, à tel point que les autorités sanitaires canadiennes avaient évoqué la présence d'un «cluster» dans la région, sans origine connue.
Selon l’article que le Guardian avait mis en ligne à l’époque, les habitants de la province auraient appris l’existence de cette maladie à la suite d'une fuite d’un mémo provenant de l’agence de santé publique locale, demandant aux médecins d’être à l’affût de symptômes similaires à ceux de cette affection neurodégénérative.