Le Canada a adopté, mercredi 8 décembre, une loi interdisant les «thérapies de conversion». Fait notable : le texte a été approuvé à l’unanimité.
Une fois la décision entérinée, il ne manquait plus que la sanction royale signée par Mary Simon, gouverneure générale du Canada, pour que ces «thérapies de conversion» soient définitivement interdites.
En plus de proscrire cette pratique, la loi rend en outre criminel tout profit lié à celles-ci. Les contrevenants s'exposent à des peines qui vont de deux à cinq ans de prison.
Dans le texte, une «thérapie de conversion» est décrite ainsi : «Pratique cherchant à changer l’orientation sexuelle d’une personne en hétérosexuelle ou l’identité de genre en cisgenre.»
Plusieurs études, anglo-saxonnes pour la plupart, ont démontré les conséquences dévastatrices sur la santé mentale et la vie des personnes victimes de cette pratique.
Un projet de loi également en France
De l'autre côté de l'Atlantique, en France, le Sénat s’est prononcé en faveur d’une loi similaire mardi dernier. Le texte, qui a été adopté en procédure accélérée, doit à présent faire l’objet d’une commission mixte paritaire et devrait être bientôt promulgué.
Dans l'Hexagone, les thérapies de conversion existent depuis plus d’une trentaine d’années. Pour autant, ce n'est que très récemment que les victimes ont commencé à se livrer sur leurs traumatismes, notamment en ligne via le mot-clé #RienAGuérir.
Laurence Vanceunebrock, députée LREM, s’était emparée du sujet dès le début du quinquennat d'Emmanuel Macron en déposant une proposition de loi visant à interdire les «thérapies de conversion».
«Quand j'ai été saisie du sujet en 2017, je connaissais l'ampleur du phénomène aux États-Unis, mais pas sur le territoire national. J'ai commencé à faire quelques recherches et, rapidement, je me suis rendue compte qu'il y avait différentes sortes de thérapies de conversion.», a-t-elle expliqué lors d’une interview sur Franceinfo.
Du point de vue législatif, il est cependant possible que la commission mixte paritaire ne trouve pas d’accord. Dans ce cas, ce sera à l’Assemblée nationale, qui avait adopté la loi à l’unanimité, d'à nouveau trancher.