S’enfermer dans une capsule et y mourir ? Si l’idée et le design de l’objet peuvent laisser croire à un scénario de science-fiction, cette pratique de suicide assisté pourrait bien devenir réalité en Suisse, avec l’approbation donnée par les autorités sur la légalité d’un tel procédé.
Alors que le pays autorise déjà juridiquement le suicide assisté, avec environ 1.300 cas en 2020, un ancien physicien travaillant pour la société australienne Exit International a mis au point un système pour se donner la mort en douceur, enfermé dans ce «cocon» aux allures futuristes.
Jusque-là, la méthode employée nécessite l’ingestion d’un médicament contenant du pentobarbital de sodium liquide, qui plonge le patient dans le coma, avant de le tuer. Avec la capsule baptisée «Sarco», la personne voulant mettre fin à ses jours devra s’y installer et appuyer depuis l’intérieur sur un bouton libérant de l’azote. Le niveau d’oxygène passera alors rapidement de 21% à 1%, a décrit à Swissinfo le docteur Philip Nitschke, qui l’a développée.
Suizid, Let’s Talk about it! - Sarco delivered to Kassel, Germany to prompt further debate as Exit urges a rethink on rational suicide..https://t.co/yD7k1sNRkW pic.twitter.com/DaAurHx801
— Philip Nitschke (@philipnitschke) September 2, 2021
Une mort en 30 secondes
L’individu «se sentira un peu désorienté et pourra se sentir légèrement euphorique avant de perdre conscience», indique le physicien. La mort survient alors en trente secondes «par hyopxie et hypocapnie, c’est-à-dire privation d’oxygène et de dioxyde de carbone». Aucun sentiment d’étouffement ni de panique ne se produit, a-t-il assuré.
Autre avantage, cette capsule pourra être transportable. Ainsi, la personne souhaitant mourir pourra le faire dans les locaux habituels d’une structure de suicide assisté, mais aussi «dans un cadre extérieur idyllique», qu’elle pourrait avoir choisi.
Selon Philip Nitschke, deux prototypes de cette capsule, qui se produit par impression 3D, existent déjà. Un troisième est en cours de fabrication aux Pays-Bas. Si le procédé fait débat, notamment avec la volonté en parallèle de l’entreprise de laisser à une intelligence artificielle le soin d’analyser la capacité mentale de la personne souhaitant mourir, aucun problème juridique n’a été relevé en Suisse pour l’utilisation de la capsule Sarco.
La première utilisation pourrait ainsi survenir dès l’an prochain.