Le 14 octobre dernier, une influenceuse chinoise de 25 ans a mis fin à ses jours en direct sur les réseaux sociaux, en ingurgitant des pesticides.
Cette séquence, choquante, l'a été plus particulièrement pour les abonnés de la jeune femme qui ont assisté à ce suicide en direct, rapporte RFI.
Selon les médias chinois, «Luoxiaomaomaozi», comme elle se surnommait en ligne, a ainsi mis fin à ses jours sur Douyin (le TikTok chinois) devant une partie de ses 678.000 followers, en buvant le produit chimique toxique mélangé à une boisson.
Ce faisant, elle a perdu immédiatement connaissance après avoir ingurgité le poison. Et bien qu'elle ait été conduite aux urgences, les médecins n’ont rien pu faire pour la sauver.
«C’est probablement ma dernière vidéo»
«Ceci n’est pas une publicité pour vendre des produits, a-t-elle prévenu jeudi 14 octobre. C’est probablement ma dernière vidéo, car je souffre de dépression depuis longtemps.»
Mais la polémique va au-delà de ce drame en direct, puisque des internautes auraient «encouragé» l’influenceuse à «boire rapidement» la boisson mortelle. La question se pose alors de savoir si les spectateurs de la plate-forme devraient être tenus pour responsables d'avoir «encouragé le comportement» qui a probablement conduit à cette tragédie, ce que la famille dénonce fermement.
Selon le Global Times, une personne prétendant être l'amie de la défunte a déclaré à Sichuan Guancha, un média dépendant de la télévision du Sichuan, que «Luoxiaomaomaozi» n'avait pas pensé à se suicider mais voulait attirer son petit ami de cette manière. Elle aurait évoqué des pensées suicidaires après avoir rompu avec lui en avril dernier.
Les pesticides restent le mode de suicide le plus utilisé en Chine, mais jamais encore au cours d’un live streaming.
«Cet incident montre que les plates-formes devraient renforcer la supervision de la diffusion en direct et arrêter le livestream dès qu'elles constatent des problèmes», a déclaré au Global Times Zhu Wei, chercheur en communication à l'Université chinoise de sciences politiques et de droit à Pékin. L'homme estime que des mots clés et l’intelligence artificielle devraient permettre d’interrompre la diffusion.