Le variant Omicron nécessite-t-il son propre vaccin ? Si la réponse à cette question reste inconnue, le laboratoire Pfizer s'est dit prêt à modifier son sérum.
Le fabriquant du vaccin le plus injecté en France a déclaré qu'il était capable de développer une dose spécifique en 100 jours maximum. En parallèle, des études ont été lancées pour déterminer si le variant Omicron est résistant - ou non - au vaccin actuel. Mener ces deux processus en simultané permettra de «ne pas perdre de temps», a assuré BioNTech, le partenaire de Pfizer.
Les premiers résultats des analyses devraient être disponibles d'ici à «deux semaines». Pfizer décidera ensuite s'il est utile de continuer à travailler sur un nouveau sérum.
Même stratégie que Moderna
Pfizer adopte la même stratégie que son concurrent Moderna, qui réfléchit à «un candidat vaccin pour une dose de rappel spécifique au variant Omicron». D'après Stéphane Bancel, son PDG, Moderna a «démontré à plusieurs reprises sa capacité à faire passer de nouveaux candidats vaccin au stade des essais cliniques en 60-90 jours.» Les actions du laboratoire ont bondi de 10% suite à cette annonce.
AstraZeneca n'est pas en reste. Comme Pfizer et comme Moderna, le groupe se dit capable de mettre à jour son sérum «très rapidement» contre Omicron... au risque peut-être de mettre la charrue avant les boeufs. L'Agence européenne des médicaments (EMA) a en effet considéré qu'il était «prématuré» de prévoir une adaptation des vaccins à Omicron.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a quant à elle rappelé qu'il faudrait «plusieurs semaines» avant de comprendre la contagiosité et la virulence de ce nouveau variant. Elle a estimé qu'il représentait «un risque très élevé» pour la population mondiale.
Initialement détecté en Afrique du Sud, ce variant présentant un nombre conséquent de mutations a aussi été repéré en Allemagne, à Hong Kong, en Israël et en Belgique. En France, huit personnes en seraient potentiellement porteuses. Plus d'analyses sont attendues pour confirmer cette information. Le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré que la détection d'Omicron sur le territoire national n'était «qu'une question d'heures».