Les Îles Salomon, dans le Pacifique, sont secouées depuis ce mercredi 24 novembre par de violentes manifestations. Les relations entre cet archipel situé au nord de l'Australie et la Chine sont en cause.
Mercredi, une foule d'opposants au Premier ministre Manasseh Sogavare a pris d'assaut le Parlement à Honiara, la capitale, et mis le feu à plusieurs bâtiments dont un poste de police. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Malgré l'imposition d'un couvre-feu, de nouvelles émeutes ont frappé Honiara ce jeudi. Les forces de l'ordre ont été prises pour cible, tout comme le quartier chinois de la capitale, où des commerces ont été pillés.
Le voisin australien a annoncé le déploiement d'une force de maintien de la paix pour «assurer la stabilité et la sécurité», à la demande du gouvernement des îles Salomon selon Canberra.
Un tournant diplomatique qui déplaît
Les auteurs des violences seraient des manifestants venus de l'île voisine de Malaita pour protester contre la décision du gouvernement de l'archipel, en 2019, de transférer sa reconnaissance diplomatique de Taïwan à la Chine continentale.
Depuis 1983, les Îles Salomon reconnaissent Taïwan comme le représentant légitime de la Chine et beaucoup d'habitants de Malaita entretiennent des relations étroites avec Taipei, la capitale. Mais ces derniers mois, le gouvernement de Malaita a régulièrement reproché à Honiara de s'être rapproché de Pékin.
La Chine a fait part ce jeudi de sa «grande préoccupation» et a demandé au gouvernement de l'archipel de «prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des ressortissants chinois et entités chinoises».
Les Îles Salomon, indépendantes de la Grande-Bretagne depuis 1978, sont régulièrement le théâtre de violences. Entre 2003 et 2017, des conflits inter-ethniques avaient causé des dizaines de morts et entraîné le déploiement d'une mission internationale de maintien de la paix.