L'impact est loin d'être négligeable. Avec l'intention affichée de rendre plus «accessible» le tourisme spatial, plusieurs entreprises spécialisées dans le domaine risquent en effet de faire grimper la facture écologique. Blue Origin, SpaceX ou encore Virgin Galactic posent donc des questions en période de crise climatique.
Ces entreprises étant privées, il est difficile d'avoir des données très précises en accès libre sur la pollution qu'elles engendrent. Des estimations documentées existent cependant. La fusée montée par Blue Origin fonctionne grâce à de l'hydrogène et de l'oxygène liquide. La première substance a un impact carbone non négligeable.
En partant du principe que l'engin embarque 24 tonnes de carburant (là aussi une estimation, puisque le chiffre est privé), un décollage produirait 93 tonnes de CO2 d'après Tree Hugger. Ramené au nombre de passagers par capsule, le coût est donc de 15,5 tonnes de CO2 par personne, sans compter la production de l'appareil en lui-même. Un chiffre qui équivaut à plus 14 Paris - New York en avion.
Une goutte dans la pollution mondiale
Au niveau environnemental, Virgin Galactic est également problématique. Ainsi, d'après les données récoltées en 2012 par la Federal Aviation Administration (FAA), le vol avec SpaceShipTwo rejette 27,17 tonnes de CO2 par vol, soit 4,5 par passagers. Mais ce n'est pas tout, puisque le combustible utilisé par l'entreprise entraîne la production de suies, une substance qui met beaucoup de temps à se recycler et qui reste dans la stratosphère.
À l'échelle des émissions de gaz à effet de serre mondiales, le tourisme spatial est malgré tout infime. D'après le site du gouvernement, on recensait 23,4 millions de tonnes de CO2 émises en provenance du trafic aérien en France, en 2019. Mais à l'heure où les experts mettent en avant la nécessité de réduire la pollution atmosphérique pour respecter l'accord de Paris, ces émissions interrogent. D'autant que les vols vont se multiplier, puisque Virgin Galactic vise par exemple 400 vols par an à l'avenir.