Pour permettre à la junte dirigeante en Birmanie depuis le coup d’Etat en février dernier de s’intégrer sur le plan géostratégique, son leader a annoncé ce lundi 18 octobre la libération de 5.636 prisonniers à la veille de la fête bouddhiste de Thadingyut.
Depuis le putsch militaire le 1er février dernier, la répression a été terrible dans le pays. Selon l’association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), 7.000 civils ont été emprisonnés et 1.100 personnes ont été tuées. A cela s’est ajouté, selon l’ONG locale, de nombreux cas de tortures, de viols et d’exécutions.
Dans l’optique de s’intégrer dans le paysage politique du continent asiatique, le général Min Aung Hlaing, leader du pouvoir en place, a annoncé ce lundi la libération de plus de 5.000 prisonniers, après avoir fait de même en juin dernier pour 2.000 opposants au régime.
Un effort jugé encore insuffisant par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) dans la mise en application d’un plan adopté en avril 2021 afin de rétablir le dialogue dans le pays et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
La junte exclue du prochain sommet de l’Asean
Mécontente de la gestion de la crise par le gouvernement militaire, l’Asean a décidé d’exclure Min Aung Hlaing de son prochain sommet, prévu du 26 au 28 octobre prochain. Pour le remplacer, un représentant non politique de nationalité birmane sera invité.
Regroupant 10 pays d’Asie du Sud-Est, l’organisation a dû se résoudre à cette décision après avoir essuyé le refus de la junte au pouvoir de dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes, dont l’ancienne prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
De son côté, l’armée en place à la tête du pays a vivement critiqué la décision de l’Asean, arguant d’une infraction à la règle de non-ingérence dans la politique intérieure de ses Etats membres.