Il n'aura pas fallu longtemps. Ce 20 septembre, un médecin originaire du Texas a été poursuivi pour avoir pratiqué un avortement en dehors des limites de la loi. Il s'agit du premier cas depuis l'entrée en vigueur du texte au début du mois.
Installé à San Antonio, le docteur Alan Braid risque donc d'être sanctionné par la justice de l'Etat. Loin d'avoir caché son acte, celui-ci avait écrit une tribune dans le Washington Post titrée : «Pourquoi j'ai enfreint l'interdiction extrême de l'avortement au Texas». Celui-ci explique notamment qu'au début de sa carrière, alors que l'acte était déjà illicite dans l'Etat, il avait vu trois jeunes filles mourir en pratiquant un avortement illégal.
Deux jours après la parution de ce texte, un homme habitant dans l'Arkansas a contacté Alan Braid pour lui demander s'il regrettait son geste, et s'il promettait de ne jamais recommencer. Face au refus du médecin de s'engager, l'homme en question, Oscar Stilley, a décidé de porter plainte. Car pour rappel, la loi contourne le droit constitutionnel américain, qui autorise l'avortement, en demandant aux citoyens d'attaquer en justice au civil les médecins qui pratiquent l'intervention après 6 semaines de grossesse.
Pour inciter les Américains à dénoncer les médecins, l'Etat du Texas a promis une récompense de 10.000 dollars aux plaignants pour chaque condamnation. Une somme qui a poussé Oscar Stilley à porter plainte, alors qu'il assure ne pas être contre l'avortement. Il assure également que le procès permettra de tester la loi pour vérifier que celle-ci est applicable.
Le sujet est source de fortes tensions aux Etats-Unis. Peu après l'entrée en vigueur de la loi, la Cour suprême a refusé d'observer le texte pour statuer sur sa légalité. Une décision qui a déclenché la colère de la Maison Blanche. Cette dernière a d'ailleurs attaqué l'Etat du Texas en justice pour tenter de faire interdire la loi. Reste à savoir si ce recours sera fructueux.