Un sujet épineux. Alors que les talibans ont pris le pouvoir depuis le 15 août dernier en Afghanistan, l'ONU organisait ce lundi 13 septembre une réunion sur l'aide humanitaire qui est octroyée au pays.
L'objectif est de lever 600 millions de dollars pour aider les populations afghanes dans un contexte particulièrement délicat. Depuis la chute de Kaboul, les différentes instances internationales ont en effet gelé plusieurs aides, notamment en ce qui concerne la santé.
Les enjeux sont très importants, puisque 97% des habitants pourraient tomber sous le seuil de pauvreté d'ici à quelques mois seulement, selon un rapport de l'ONU. Seulement, laisser rentrer cet argent peut donner une impression de légitimation les talibans. Sans parler du risque de détournement des fonds en question.
La situation est inédite, et les pays ne savent pas encore comment se situer face à ce problème. «Je ne me rappelle pas d'un cas où un groupe déjà désigné comme terroriste a pris le contrôle d'un pays complet», a déclaré Adam Smith, qui a notamment travaillé comme conseiller sous l'administration de Barack Obama.
«Quelques dizaines» de Français sur place
D'autant que la guerre et la prise de contrôle des talibans ne sont pas les seuls facteurs qui pèsent sur les populations afghanes. Le Covid-19 et une sécheresse prolongée accélèrent l'appauvrissement de la population et la crise humanitaire dans le pays. «Les Afghans ont besoin d'une bouée de sauvetage», a imploré Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies. Ce dernier a également souligné l'importance de soutenir «les droits des femmes et des filles en Afghanistan», insistant notamment sur «l'accès à l'éducation».
Le tout pourrait également servir dans des négociations avec le régime de Kaboul. En effet, un certain nombre d'Occidentaux sont toujours en Afghanistan, tout comme des réfugiés en attente de quitter le territoire. Jean-Yves Le Drian estimait ce 13 septembre à «quelques dizaines» le nombre de Français toujours sur place.