Il y a vingt ans, le 11 septembre 2001, les Etats-Unis étaient frappés à New York et en Pennsylvanie par les attentats les plus meurtriers de leur histoire. La première attaque étrangère sur leur sol depuis près de 200 ans, aux multiples répercussions.
A la suite de ce drame, de nombreux aspects du quotidien ont changé profondément. Non seulement aux Etats-Unis, mais aussi partout sur la planète, dans le but de répondre aux nouveaux enjeux sécuritaires.
Le terrorisme est devenu l'enjeu numéro 1
Depuis les événements du 11 septembre, les Nations unies ont ainsi mis en place un cadre juridique international pour permettre aux États de mener une action collective face à la menace terroriste. Plusieurs traités internationaux ont ainsi été négociés et des groupes de discussion ont été organisés pour examiner la question.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a pris des mesures encore plus décisives, en réalisant que le terrorisme allait continuer de «poser une menace sérieuse à la paix internationale et à la sécurité dans le nouveau millénaire», avait déclaré Mike Smith, alors Secrétaire général adjoint des Nations unies et Directeur exécutif de la Direction exécutive du comité contre le terrorisme, dans un communiqué paru en 2002.
Des procédures renforcées dans les aéroports
Les habitudes des voyageurs ont également changé depuis les attentats. Deux jours après le 11 septembre 2001, les couteaux ont notamment été interdits dans les bagages à main. D'autres petits objets ont également été placés sur une liste rouge comme les limes à ongles et les ciseaux.
Des changements concernant le transport de liquides sont entrés en vigueur en 2006 avec la fin des flacons de plus de 100 ml.
Concernant la sécurité à bord des avions, le nombre de «Sky Marshalls», agents installés dans les appareils pour s'assurer qu'il n'y ait aucun débordement, est passé de 33 avant le 11 septembre 2001 pour dépasser à présent le millier.
Un nouveau passeport
Depuis les attaques, les Etats-Unis exigent l'utilisation du passeport biométrique. Ce document, équipé d'une puce, est considéré comme infalsifiable, et contient les données du passager ainsi que sa photo et ses empreintes digitales. Un nouveau contrôle qui permet également de limiter l'usurpation d'identité.
Si le 11-Septembre a terminé de convaincre les Etats-Unis du bien-fondé du dispositif, dans la mesure où ils souhaitaient le mettre en place avant les attentats, le passeport biométrique a, ensuite aussi été instauré en France en 2009.
Une communication renforcee entre les services de sécurité
Les attentats du 11-Septembre ont par ailleurs permis aux différents services de sécurité de révéler une faille : le manque de communication qui peut exister entre les organismes et les agences de sécurité. Pour y remédier, la communauté internationale a donc développé une forte solidarité pour lutter contre le fléau du terrorisme.
L'entraide policière entre les services européens et américains s'est accentuée. Une coopération qui s'est traduite par l'échange de renseignements concernant les organisations terroristes. Selon certains spécialistes, les Etats-Unis auraient même mis une forte pression sur certains pays afin d'obtenir des informations.
L'entraide judiciaire a également été développée entre les Etats membres de l'Union européenne et les Etats-Unis. Un accord pénal a en ce sens été mis en place. Il vise à renforcer la coopération judiciaire pénale, tant d’un point de vue de l’extradition qu’en ce qui concerne l’entraide mineure.
Une géopolitique bouleversée
Enfin, les attentats du 11-Septembre ont eu sur les Etats-Unis des conséquences éminemment belliqueuses, que ce soit l'invasion de l'Afghanistan, de l'Irak, ou encore l'ouverture de la prison de Guantanamo (à Cuba) considérée par beaucoup comme une erreur de stratégie de la part de Washington. Selon divers analystes, les Américains, et les pays occidentaux en général, ont de fait sous-estimé les conséquences à moyen et long terme de leurs actions.
Dans le même temps, la menace terroriste s'est même intensifiée. Entre 2000 et 2014, il y a eu ainsi 61.000 attaques terroristes, lesquelles ont fait quelque 140.000 morts. Jusqu'en 2019, quelque 23.000 attaques sont recensées, pour un bilan total de 122.092 morts. Des attentats qui ont de plus en plus visés des civils et moins des symboles politiques ou judiciaires.