Une annonce attendue à la fois en Afghanistan et en Occident. Ce 3 septembre, les talibans doivent annoncer la formation de leur premier gouvernement après leur prise de pouvoir le 15 août dernier.
Le groupe armé ne souhaitait pas faire cette annonce tant que des forces armées étrangères se trouvaient toujours sur le sol afghan. Alors que les derniers soldats américains sont partis lundi 30 août, le champ était donc libre. La révélation des nommés devrait donc avoir lieu après la prière du vendredi.
Sauf immense surprise, aucune femme ne devrait faire partir de l'équipe gouvernementale. Une situation qui a provoqué la colère de certaines Afghanes, au point que plusieurs d'entre elles ont protesté publiquement ce 2 septembre.
Les talibans avaient promis que le gouvernement serait malgré tout «inclusif», ce qui signifie que d'autres mouvances que celle du groupe armé fondamentaliste pourraient être représentées. Une promesse renouvelée par Sher Mohammad Abbas Stanekzai, chef de leur bureau politique au Qatar.
Éviter de devenir parias
En Occident, l'inquiétude provient du visage qui sera démontré par les talibans une fois qu'ils commenceront effectivement à gouverner. Lors de leur précédente prise de pouvoir en 1996, toute opposition était réprimée, des exécutions publiques avaient lieu dans des stades et les femmes étaient absentes de l'espace public. Mais le groupe armé a promis de se montrer plus modéré, notamment en respectant le droit des femmes.
Ces déclarations ne convainquent pas en Europe ou aux Etats-Unis. A titre d'exemple, Jean-Yves Le Drian avait menacé de faire du pays un Etat-paria si les talibans ne respectaient pas les droits humains et s'ils ne rompaient pas officiellement toutes leurs relations avec al-Qaida. Il est probable que les talibans ne cherchent pas à s'isoler, puisqu'ils doivent reconstruire une économie en ruine et éviter une crise humanitaire.