Une victoire rapide et, 20 ans plus tard, une débâcle. Ce 30 août, les Etats-Unis ont retiré leurs dernières troupes présentes en Afghanistan, soit près de deux décennies après le 7 octobre 2001, date du début de la guerre.
A ce moment précis, le gouvernement américain n'a qu'une idée en tête : retrouver les responsables des attentats du 11 septembre. L'objectif principal est donc de capturer ou tuer Oussama ben Laden et détruire al-Qaida, abrités dans le pays dirigé depuis 1996 par les talibans.
En quelques mois, le groupe armé est vaincu et chassé du pouvoir. Des élections sont alors mises en place pour élire un président au suffrage universel direct, et les Etats-Unis maintiennent la sécurité. Cependant, la traque d'Oussama ben Laden progresse lentement, et les Etats-Unis multiplient les guerres, notamment en Irak à partir de 2003.
Pour éviter un retour en force des talibans, des renforts militaires sont régulièrement envoyés, que ce soit par George W. Bush ou son successeur Barack Obama. Le 2 mai 2011, Oussama ben Laden est abattu au Pakistan, ce qui devait théoriquement mettre fin à la présence américaine en Afghanistan. Il s'agissait d'une promesse de Barack Obama.
Un sentiment de gâchis
Mais le démocrate change finalement d'avis, notamment sur les conseils de l'Etat-major. En effet, les hauts gradés craignaient qu'un départ américain ne laisse un vide qui serait, à terme, comblé par les talibans et les groupes terroristes. Loin de mettre fin à la guerre, il quitte la Maison Blanche avec plusieurs milliers de soldats toujours déployés.
C'est finalement Donald Trump qui entérine le départ américain avec l'accord de Doha signé en 2020. Par ce biais, les Etats-Unis s'engagent à quitter l'Afghanistan, sans réelle contrepartie. Arrivé au pouvoir quelques mois plus tard, Joe Biden confirme la décision du républicain. Des engagements qui ont mené à la défaite éclair des forces afghanes face aux talibans, et la prise de pouvoir de ces derniers au cœur du mois d'août.
Si le président américain assure aujourd'hui que les objectifs militaires ont été remplis, un sentiment d'échec et de gâchis semble dominer la communauté internationale au moment de quitter le pays. Dans les prochains jours, les talibans devraient annoncer un gouvernement et s'affairer à diriger le pays. Une situation bien éloignée de la démocratie espérée par les Etats-Unis pendant toutes ces années.