Alors que les troupes occidentales se retirent du pays, les talibans ont affirmé qu’ils contrôlaient 85 % du territoire afghan.
Lors d’une conférence de presse à Moscou, Shahabuddin Delawar, un représentant taliban, a annoncé qu’environ 250 des 398 districts du pays étaient désormais sous le contrôle des insurgés.
Selon ce dernier, aucun accord avec Washington n’empêche les insurgés de prendre les chefs-lieux des districts restant sous le contrôle de Kaboul. Tout en assurant que les talibans «n’allaient pas prendre par la force» ces villes.
Des points stratégiques capturés
Depuis l’accélération du retrait des forces étrangères début mai, les talibans ont capturé un arc de territoires. Parmi eux, celui d’Islam Qala, le poste-frontière avec l’Iran le plus important d’Afghanistan, par lequel transite la majorité du commerce légal entre les deux pays.
Le mois dernier, les insurgés avaient capturé ShirKhan Bandar, principal poste-frontière avec le Tadjikistan. Un millier de soldats afghans avaient d'ailleurs dû trouver refuge dans ce pays voisin après d’intenses combats.
joe Biden conscient du risque
Lors de son annonce du retrait des troupes américaines, qui s’achèvera le 31 août prochain, Joe Biden a assuré que la prise du contrôle du pays par les talibans n’était «pas inévitable».
Le président américain avait souligné que les États-Unis avaient «atteint leurs objectifs», à savoir lutter contre le terrorisme. Selon lui, les autorités afghanes possèderaient les capacités d’assurer la continuité du gouvernement.
Une date butoire qui approche et marque une fin d’intervention historique des États-Unis. «Nous mettons fin à la plus longue guerre de l'Amérique, déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001», a souligné Joe Biden. Avant d’annoncer qu’il n’enverrait pas «une autre génération d’Américains combattre en Afghanistan».
les talibans «applaudissent»
Un départ sans billet de retour annoncé par Joe Biden qui a comblé les talibans. «Le plus tôt sera le mieux pour le départ des troupes américaines et étrangères», a réagi Suhail Shaheen, un porte-parole des talibans.
Si une solution pacifiste est souhaitée, les insurgés ne semblent pas être intéressés par cette alternative. Les négociations officielles de Doha avec le gouvernement afghan sont actuellement au point mort.