Députée tunisienne depuis 2019, Abir Moussi s'exprimait lors d'une séance plénière au sein de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), mercredi 30 juin, lorsqu'un autre député s'est levé de son siège pour la frapper. Son agresseur est Sahbi Smara, un ancien membre du parti islamiste Al Kamara, aujourd'hui indépendant.
Au moment de l'agression, Abir Moussi, présidente du parti Destourien Libre, formulait son opposition à un accord financier entre la Tunisie et le Qatar. Les images, diffusées notamment à la télévision tunisienne, montrent que lorsque Sahbi Smara s'en est pris à elle, d'autres députés sont intervenus afin de la protéger et de mettre fin à l'altercation.
La Tunisie traverse actuellement une crise sociale qui s'exprime jusqu'au sein du Parlement : les dernières élections législatives l'ont laissé morcelé, empêchant une majorité claire. Ces derniers mois, les incidents entre les députés se sont faits plus nombreux, opposant notamment le bloc laïc et le bloc religieux.
Dans son rapport semestriel des travaux de l'ARP, l'organisation Al-Bawsala a noté une recrudescence des agressions physiques et morales dans l'enceinte du Parlement. Lors d'une conférence de presse de présentation du document, Samar Shalek, membre d'Al Bawsala, a indiqué que «23 actes de violence ont été enregistrés» lors de la première moitié de la session parlementaire, du 21 octobre au 28 février.
D'après le quotidien tunisien Lapresse.tn, c'est la première fois qu'une telle vague de violence s'empare du Parlement en Tunisie. Ce mercredi 30 juin, la vice-présidente de l'ARP, Samira Chaouachi, a pourtant fait le choix de ne pas interrompre la séance.